Les aventures musicales de deux potes

Les aventures musicales de deux potes

mardi 21 mars 2017

Pierre Henry & Michel Colombier - Messe Pour Le Temps Présent (1967)



  Cette semaine, les débuts de la musique électronique sont à l'honneur sur La Pop d'Alexandre & Etienne, avec un album par jour présenté jusqu'à dimanche dans le cadre de notre deuxième édition de La Semaine De La Pop.

  Cette oeuvre, vous la connaissez sûrement, du moins en partie. Elle a été composée (sur commande, pour un ballet de Béjart) par le grand Michel Colombier pour les parties instrumentales et Pierre Henry pour la partie électroacoustique / musique concrète qui nous intéresse plus particulièrement dans le cadre de cette semaine consacrée aux débuts de l'électronique. 

  J'ai dit que vous connaissiez sûrement ce disque en partie, car vous avez déjà entendu le deuxième titre, "Psyché Rock" sous une forme ou une autre. Soit vous connaissez son inspiration ("Louie Louie", classique du garage rock, popularisé par les Kingsmen entre autres), soit vous connaissez la chanson sous sa forme originale (par Colombier et Henry donc), soit remixée par Fatboy Slim, soit remixée pour le générique de la série Futurama. Dans tous les cas, vous le constaterez, ce morceau est une merveille de pop-rock 60's, accessible et aventureuse, grâce aux apports électroniques de Pierre Henry et à l'inventivité des arrangements de Colombier, véritable Morricone de la pop française (cf ses collaborations avec Gainsbourg, Quincy Jones pour Aznavour, Air, sans parler de ses musiques de films...). Bref, un classique incontournable et incontestable, frais, audacieux et toujours aussi pertinent.

  Le reste du disque est moins connu, mais tout aussi bon. Le court "Prologue" instrumental est tout en breaks de batterie, en basse inquiétante, sons extraterrestres et percussions de musique concrète, et oscille entre noise et soul (cf cet orgue sur le pont avant la conclusion concrète). Il s'ouvre sur le tubesque "Psyché Rock", dont nous avons déjà parlé, et qui partage sa classe rythmique et mélodique ainsi que ses arrangements électro incroyables avec sa suite directe, le génial "Jericho Jerk", un poil plus soul-jazz. Tout comme sa suite directe, "Teen Tonic", entre pop 60's, yéyé, et soul électronifiée. 

  La conclusion, "Too Fortiche", est carrément plus électro-rock, d'un rock dur et psychédélique. Et toute aussi réussie. Vous l'aurez compris, cette oeuvre est courte, mais incontournable et séminale. Je n'ai pas grand chose à ajouter, cette musique parle d'elle même.

PS : sur CD, on a droit à plusieurs oeuvres solo de Pierre Henry, dont je vous reparlerais pour une autre occasion !

Alex


2 commentaires:

  1. A sa sortie, je me souviens que mon père nous avait fait écouter cela à la radio après avoir vu un reportage sur Béjart aux infos nationales (chaîne unique en noir et blanc que l'on écoutait dans un silence religieux sur notre tv en bachelite verte et jaune), musique qu'il aimait bien, et qui pourtant nous semblait à nous le reste de la famille completement incongrue ... bien plus étrange que l'étonnant Sgt Peppers qui innondait le poste radio, alors qu'on écoutait plutôt à la maison les 3B Barbara Brel et Brassens et en éxotique "the letter" des Box Tops.
    Ce n'est que plus tard par l'intermédiaire des bandes sons à la télévision (JC Averty) que le morceau nous a apprivoisé et conduit à l'acheter et en faire un incontournable de la discothèque vers les années 70-72.

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    1. Pour moi là bakélite (pas sur de l'orthographe) c'est "les p'tits seins" de la fille évoquee dans "sea sex and Sun" de Gainsbourg...

      Plus sérieusement, le fond (la musique de Colombier donc) est hyper accessible alors que les interventions de pierre Henry sont brutes et à l'époque sans doute assez inédites pour le grand public. Et l'oreille c'est comme le palais ça s'entraine, logique que ça ait pu choquer dans le mauvais sens au depart !
      Merci pour ton anecdote, dont les petits détails sont précieux !
      À+

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