Les aventures musicales de deux potes

Les aventures musicales de deux potes

lundi 21 mai 2018

Idris Ackamoor & the Pyramids - An Angel Fell (2018)


  Idris Ackamoor est le leader (saxophoniste et mutli-instrumentiste) du mythique groupe d'afro-jazz The Pyramids, actif dans les années 70 puis dissout et reformé à de nombreuses occasions, notamment pour l'enregistrement du monumental We Be All Afrikans (2016). Ses influences riches, entre free jazz façon Sun Ra, afrobeat ghanéen et musiques latines (il a rendu hommage à Cuba sur un album entier en 2004), ainsi que sa longue expérience en font un musicien unique en son genre. Et ce dernier album, An Angel Fell,  sorti en cette année 2018 sur Strut, en est le poignant témoignage. 

Idris Ackamoor & The Pyramids - An Angel Fell (2018)

  Les trois influences majeures que je viens de citer se combinent sur la bouillonnante "Tinoge", qui se conclut sur une partie de violon étonnante aux origines intraçables (cajun ? tzigane ?), qu'on doit à Sandra Poindexter, et qui marquera l'album de son empreinte. Cette partie de cordes, très mélodique et immédiatement identifiable, donne le ton d'un album extrêmement mélodique, comme le prouve la chanson-titre, "An Angel Fell". Claviers  et guitares psychédéliques, chant obsédant, rythmique obscure et tribale, on est proche de groupes psyché 60's comme les United States Of America ou Fifty Foot Hose. Là encore, des motifs marquant sont répétés par les claviers, les cordes ou les voix, formant un tout très accessible, presque pop. "Soliloquy for Michael Brown" enfonce cette veine psychédélique dans un registre instrumental plus méditatif et grave, dû à son sous-texte chargé et engagé. Le parfait équilibre entre cette délicatesse psyché digne des premiers Pink Floyd et l'afro-jazz de Fela Kuti est atteint sur la merveilleuse "Sunset"


  Sur "Land Of Ra", c'est une influence davantage reggae/dub, avec des cuivres un poil cumbia, et toujours ce violon quasi-cajun, qui vont former le cœur de ce morceau très rythmé là encore immédiatement mémorable. Grâce notamment à la production impeccable du londonien Malcolm Catto, par ailleurs membre de l'impeccable groupe de jazzmen psychédéliques The Heliocentrics, qui a enregistré les Pyramids pour cet album lors d'une intense session à Londres ayant duré seulement une semaine. 

Idris Ackamoor & The Pyramids - Message To My People (2018)

  On retrouve le violon de Poindexter sur "Papyrus", qui a un côté jazz classe, mélancolique et romantique de la côte Est, et une rythmique caribéenne intéressante débouchant sur une coda pleine de charme latin. On retrouve cette musique centre-américaine, en bonne compagnie de hard rock plein de soul, sur la géniale "Message To My People". Le côté rock est très présent sur l'accrocheuse "Warrior Dance", pas si éloignée que ça d'un Frank Zappa & The Mothers Of Invention

  Cet album est un véritable triomphe, un incroyable disque de jazz ouvert à tous les vents, au sens mélodique imparable et au charme unique. Les influences venues de l'afrobeat, de la musique cubaine, du rock psychédélique, de la soul ou de la dub colorent le jazz déjà riche du flamboyant multi-instrumentiste de génie et de son groupe de fous furieux. Une perle rare.

A écouter sur Spotify ou Deezer ou Bandcamp


Alex


2 commentaires:

  1. Gros boulot ici, ça fuze, que des nouveautés, alors je fais mes courses essoufflé :D Je venais juste de m'écouter ce Idris, alors je viens aussi choper les infos ici. Floyd Kuti, Sun Ra..excellent.
    Connaissais pas et ce qui m'a attiré vers ce disque, c'est la pochette façon Mati Klarwein, Santana, Davis.. perle rare comme tu dis.

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    1. Hey ! Content que tu aies apprécié, c'est une merveille ce disque ! :)

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