Kyle Thomas alias King Tuff, aux nombreux projets, dont le plus récent était la participation aux Muggers de Ty Segall, vient de sortir chez Sub Pop ce disque beau et singulier. Ébranlé par le suicide d'un ami proche, il a appelé ses ex-collègues Ty Segall, Mikal Cronin et Charlie Moothart à la rescousse pour l'aider à enregistrer cet album cathartique, produit par Shawn Everett (The Voidz, The War On Drugs). Cette peine est particulièrement audible dans la magnifique et infiniment triste "The Other", entre désespoir façon Big Star de Third/Sister Lovers (1978), folk psychédélique et pop mise à nue comme chez John Lennon. Un vrai chef-d'oeuvre.
King Tuff - The Other (Clip, 2018)
Mais il n'a pas oublié que son personnage foutraque et flamboyant était avant tout une bête de scène glam, et noie ainsi ce chagrin dans d'éblouissantes jam proches du travail de Roy Wood ("Raindrop Blue"), ou Marc Bolan ("Thru the Cracks"), empruntant même parfois des rythmiques funky ("Psycho Star"). Des claviers quasi P-Funk colorent même le psyché "Neverending Sunshine".
King Tuff - Psycho Star (Clip, 2018)
Le folk-rock un peu fou qui compose son album sur des titres comme "Infinite Mile" évoquera davantage Beck, avec de petits accents glam pas si loin de la période roots d'of Montreal, tandis que "Birds Of Paradise", "Ultraviolet" ou la très Segall "Circuits in the Sand" ont un côté british assez marqué. On retrouve cette intensité rock sur le final "No Man's Land".
Un bon album, avec quelques très grandes réussites et sans trop de baisses de régime même si tout n'est pas aussi inspiré que "The Other". A écouter si vous êtes client de cette scène californienne constituée autour des Oh Sees et de Ty Segall, ou si vous aimez simplement le rock.
Alex
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