Les aventures musicales de deux potes

Les aventures musicales de deux potes

dimanche 3 mars 2019

La Dizaine des Blogueurs 3/6 : La chanson à écouter seul au casque


La Dizaine Des Blogueurs est un jeu co-organisée par Last Stop? This Blog et La Pop D'Alexandre Et Etienne. Le principe est simple : il s'agit de nommer une chanson/track sur six thématiques différentes, chaque mercredi, vendredi et dimanche du 27 Février au 10 Mars.



THEME DU JOUR
La chanson à écouter seul, au casque


LE CHOIX D'ALEX 




"Sneaker Gun Fire"
Alan Vega
Deuce Avenue (1990)

  Lorsqu'on pense à une chanson à écouter seul au casque, posé chez soi, idéalement le soir, dans le noir, on pense plutôt à un truc planant. Qui fait voyager. Un morceau plutôt doux, en plusieurs parties qui s'enchaînent  et durent longtemps... Je vous propose l'inverse. L'exercice de l'écoute au casque est également aussi très recommandée pour rentrer dans la tête d'un artiste. Ici, Alan Vega propose une musique minimaliste et répétitive jusqu'à l'hypnose, et croone par dessus comme s'il était Jerry Lee Lewis, Iggy Pop et James Brown en même temps. Et on rentre petit à petit dans son esprit grâce à la puissance de la répétition qu'il arrive à transcender de son chant d'un charisme indescriptible. 

   Le truc cool, c'est qu'il a engendré, en solo (d'ailleurs il est très injustement sous-estimé voire oublié en solo) ou avec Suicide, tout un tas d'enfants illégitimes sous formes de groupes géniaux comme Soft Cell, Pet Shop Boys, Brazlian Girls, LCD Soundsystem, ou plus récemment Sneaks, qui ont perçu la puissance de ce minimalisme associé à une démarche radicalement personnelle et créent avec trois fois rien de nouveaux mondes musicaux dans une chambre avec rien de plus qu'un PC. Et la bonne nouvelle c'est qu'il ne vous faut qu'un casque et une connexion internet pour accéder aux esprits tordus et géniaux de ces musiciens.
  
Une autre pour la route ? : "Cry A Sea Of Tears" (1991)



LE CHOIX D'ETIENNE


"Six Pianos"
Steve Reich





Contrairement à Alexandre, je vais mettre les deux pieds dans le plat de cette ambiance dont il parle si bien. Car si il y a bien une manière d'écouter de la musique qui me donne des frissons c'est seul, au casque, la nuit, allongé sur le sol de mon salon. J'y affectionne tout particulèrement les apporches minimalistes et répétitives ainsi que la musqiue concrète. Cela va de Philip Glass à Arvo Part en passant par Joep Franssens, Terry Riley et Max Richter, qui, à coup sûr, m'emportent dans un onirisme tridimensionnel. Mon choix s'arrêtera sur Six Panios de Steve Reich. Tout est dans le titre, le reste n'est que pur bonheur.





Alexandre & Etienne




25 commentaires:

  1. @Alex: Tu es sûr que c'est Deuce High et non pas Deuce Avenue, l'album? Complètement d'accord avec toi sur la paresse de la presse musicale à son encontre. Mais ça a été la mêm"e chose avec Mark E. Smith. Même morts, on ne parle pas d'eux, par contre, ça fait toujours bien de citer son influence sur un groupe. A ce propos, y en a qui lui a piqué beaucoup de choses sans pour autant qu'on le fasse remarquer, c'est Tricky. Pour autant, je ne mettrais pas ce morceau le soir avant de me coucher... Par contre, je te rejoins sur l'écoute au casque du morceau.
    Pour le noir au casque, il y a la reprise (vraiment magnifique) de Dream Baby Dream que Springsteen a fait. Bouleversante de sincérité.

    @Etienne: Je connais plus Phil Glass ou Terry Reiley (ou Pärt, mais je ne trouve pas qu'il joue dans le même registre). En fait, je crois que j'ai jamais tenté Steve Reich. Pourtant, j'adore l'approche des Minimalistes. Et le morceau que tu proposes montre que je devrais y jeter un oreille (une idée pour ma prochaine visite à la Médiathèque).
    Ce qui est étrange avec cette approche musicale, c'est que c'est minimaliste et long, et quand ça se termine on trouve ça très court.
    Dans le genre très répétitif que j'aime moi aussi écouter dans le noir au casque (et qui est assez long), il y a l'instrumental hyper-hypnotique Carnage Visors des Cure. 27mn, je crois. Une véritable BO d'un film imaginaire.
    Et Brian Eno aussi, encore plus minimaliste. Mais là on touche l'ambient... ais je trouve que les approches se croisent quand c'est Brian Eno qui opère.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. T'as raison faut que je corrige j'ai écrit le titre d'un album de Delegation, Deuces Hugh, je me suis tellement focalisé sur l'absence du S que j'ai inconsciemment interverti le second mot.
      Je connais pas assez Tricky, et je trouvais la reprise de Springsteen un peu banale pour tout te dire... Après tant mieux il leur a filé des sous

      Supprimer
    2. En live, je trouve Springsteen l'habite totalement. C'est son chant qui me touche. De toute façon, Springsteen, c'est surtout là sa force.
      Par contre, une reprise géniale de Suicie toute récente, c'est Ghost Rider par Anna Calvi.

      Supprimer
    3. Audrey ; ça me fait super plaisir que tu parles de "Carnage Visors" des Cure, ce long instru ultra envoutant et fascinant. Une BO d'un film d'animation de Ric Gallup, le frère de Simmon Gallup des Cure. Par contre, je ne l'ai jamais vu.
      Et tu as raison, minimalisme rime quasi toujours avec extrême longueur. Question de temps pour atteindre une sorte de transe musicale ?? Et oui, cette longueur devient presque "courte" quand on pénètre pleinement dans l'univers de ces créateurs.
      Quand à Brian Eno, son minimalisme tendant vers l'abstraction tutoies le génie.

      Supprimer
    4. Je crois qu'on perd assez vite lma notion de temps (et d'espace !) en écoutant de la musqiue répétitive. De la même manière que la musique méditative. C'est comme si elle nous amenait à un autre conscience des choses.

      Supprimer
  2. J'imaginais très bien un son comme ça piur toi Alex, la syncope que tu pourrais créer toi ;D

    Etienne, je suis plus dans ce son là pour mon casque.

    RépondreSupprimer
  3. Joli titre que ce Steve Reich, je ne connaissais pas. c'est un bon choix car si je l'imagine effectivement très bien à la tombée de la nuit, ceal fonctionne moins dans l'agitation de la journée (le dimanche, avec toute la famille dans le salon :(

    RépondreSupprimer
  4. Parfait Steve Reich !
    J'aime bien le décalage entre la voix d'Alan Vega et la musique mais je suis pas plus fan que ça. .

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je comprends c'est une démarche assez personnelle ça peut pas toucher tout le monde ! :)
      C'est marrant comme on entend son impact chez Christophe quand on l'écoute bien

      Supprimer
  5. Alex : Même si j'apprécie le travail d'Alan Vega/Suicide, je n'aurais pas du tout pensé à ce morceau pour le thème. Par contre, j'aime beaucoup, presque "groovy" tout en étant destroy.
    Etienne ; C'est le type même d'artiste que j'ai immédiatement pensé après lecture du thème, comme tous les autres que tu cites. Malgré tout, j'ai opté pour un autre choix, 2 morceaux du superbe et onirique "Mi Media Naranja" de Labradford. En tout cas, il est superbe ce "Six Pianos" de Steve Reich !!!
    A +

    RépondreSupprimer
  6. @Alexandre, cher Alex. Je la vois d'ici la scène. Tu t'agenouilles (Dieu HI-FI) devant la platine tu poses le disque et tu annonces "Jerry Lee Lewis, Iggy Pop et James Brown, Soft Cell, Pet Shop Boys, Brazlian Girls, LCD Soundsystem" et tu murmures pour toi seulement "en plus minimaliste et répétitif"... et moi, "qu'est ce que tu as dit Alex, non, à la fin de ta phrase?" Moralité? Alex il est malin.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'adore ton texte, c'est très visuel ça me fait bien rire ;)
      Ça t'a ptet pas convaincu mais ça t'a fait écouter et c'était pas faux, donc c'est déjà ça ;p

      Supprimer
  7. @Etienne Cher Etienne, juste époustouflant. Passé la surprise de mon grand plaisir à écouter P Glass, j'ai ensuite cherché tout ceux qui s'en approchaient, avec un espace pour que je puisse aimer, mes tentative pour Varese m'ont juste rappelé mes limites d'écoutes autodidactes. Steve Reich, ici est adopté de suite, hypnotisant, fascinant. Le risque? Ne plus vouloir, pouvoir passer à autre chose. Faut que je me secoue

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je suis heureux que le choix te parle. effectivement le titre est vraiment addictif !

      Supprimer
  8. Deux superbes choix. J'adore l'idée d'imaginer l'écoute d'un morceau classique/néoclassique allongé sur le sol du salon (bon, le carrelage est un peu froid à cette époque, et je suis frileux) mais Steve Reich, j'aime bien le peu que j'en connais. Je sais que je m'orienterai davantage vers cet univers dans les années à venir.
    S'agissant d'Alan Vega, ce titre est puissant en ce sens qu'il est minimaliste mais donne l'impression d'être beaucoup plus soutenu en termes de structure... Je comprends l'envie/le besoin/l'idée de l'écoute au casque.

    RépondreSupprimer
  9. Écouter une chanson au casque, c'est un peu comme s'enfermer avec un l'artiste dans une endroit clos et partir en voyage sur un tapis volant. L'approche "abrupte" des deux chansons d'aujour'hui me semble un peu trop cahotique pour une telle aventure… à moins d'avoir consommé quelques produits illicites !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Justement quitte a entrer dans la tête de quelqu'un autant qu'il s'y passe plein de choses un peu folles

      Supprimer
  10. j'aime bien cette idée de tête à tête dont tu parles. c'est vraiment de la sorte que je le ressens aussi !

    RépondreSupprimer
  11. Merci d'avoir réveillé ce "doux" souvenir enfoui en moi. Je me remémore parfaitement les virées musicalement douloureuses en "boîtes" et au retour l'écoute jubilatoire au casse dans le noir ou au tout petit matin du "Frankie teardrop" de Suicide à fond les ballons...
    Gil

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Wah merci beaucoup pour ce beau commentaire ça me touche !!!!

      Supprimer
  12. Au casque, pas au casse, j'étais encore un peu alcoolisé en rentrant !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Le contexte rajoute une couche de charme au commentaire !

      Supprimer