Les aventures musicales de deux potes

Les aventures musicales de deux potes

lundi 25 mars 2019

Le SuperHomard - Meadow Lane Park (2019)


  Ca commence comme un songe, quelque part entre le meilleur des BO de films italiens des 70's, des vieux Christophe ou Gainsbourg, avec la pop baroque, ensoleillée et continentale d'"In The Park", qui pourrait durer des heures sans que quiconque s'en plaigne. Mais dès la fin de ce titre, la synthpop posée de "Springtime" déboule, avec un petit côté fin des années 2000 façon Asteroids Galaxy Tour, Midnight Juggernauts, Chromatics, Melody's Echo Chamber, Brazilian Girls (références qu'on retrouve sur le magnifique et printanier single "Paper Girl") ou même Air dans la délicatesse avec laquelle le SuperHomard entrelace cordes, synthés/programmations, voix et instruments organiques ou électriques. On penserait presque à de la twee pop par instants, tandis que quelques secondes plus tard Lily Allen serait évoquée par une mélodie de synthé, les Floyd du début sur une mélodie vocale: vous l'aurez compris, c'est dense et c'est riche d'influences. 

Le SuperHomard - Springtime (Clip, 2019)

  Mais c'est qui d'ailleurs ce SuperHomard ? C'est avant tout le projet du musicien avignonnais Christophe Vaillant (Pony Taylor, The Strawberry Smell), qui joue de la plus grosse partie des instruments sur disque, avec néanmoins l'aide de son frère à la batterie et à la basse et de l'artiste Julie Big au chant. Vous avez d'ailleurs déjà pu croiser ce nom sur notre blog, puisqu'on avait beaucoup aimé leur précédent EP.

  Plus loin, c'est "Door After Door" qui rappelle le disque de Melody Prochet produit par Kevin Parker de Tame Impala, avec néanmoins là aussi un côté français voire européen (François de Roubaix, Sébastien Tellier, Morricone, plus marqué et une orchestration plus riche (audible également sur "Refuel" et "Back To Meadow Land"). Dans la même veine mi-rêveuse mi-cinématographique, avec toujours une exigence mélodique venue des 60's, "Karaoking" est également très belle, et se fond à merveille dans "Snowflakes", fusion absolument géniale de synthpop, de kraut/psyché, de musiques de films, de baroque pop, et de sons à la Gainsbourg, avec un sens du groove irrésistible. 

Le SuperHomard - Meadow Lane Park (2019)

  Les influences 80's sont admirablement intégrées à l'ensemble, et les incursions synthétiques et électroniques donnent une fraîcheur et une originalité à l'ensemble, comme sur le délicieux "Paper Girl" ou "Meadow Lane Park". Leur utilisation, en combinaison avec de vieux synthés 60's/70's, la fameuse basse "à la Gainsbourg" et les cordes, fait mouche. C'est pas si courant que ça, à part peut être chez Air, Tellier, Brazilian Girls et Asteroids Galaxy Tour justement. Et parfois, le côté synthpop est accentué, on entend un amour de New Order et Depeche Mode, mais aussi Go-Kart Mozart ou Magnetic Fields derrière des titres comme "Black Diamond" et surtout "SDVB".

  Et le chant magnifique fait également beaucoup pour ces morceaux, comme sur "Elefant in the Room" à la fragilité touchante proche du dernier très beau disque d'Halo Maud

  Peu importe par quel aspect on aborde ce disque, il est inévitable de dire que c'est un bonheur sonore absolu, divinement produit et d'une richesse et d'une subtilité rares dans les arrangements. Chaque minute regorge de petits détails sonores à découvrir à chaque écoute, et le tout sert des mélodies d'une évidence pop magnifique. Indiscutablement une grande réussite pop.

Mes morceaux préférés :  Paper Girl, Meadow Lane Park, SDVB, Snowflakes, In the Park, Springtime, Door After Door

Ecouter sur Spotify ou Deezer

Alex


3 commentaires:

  1. C'est idiot de venir commenter parce que je t'ai v passer chez moi, idiot mais pas feint, cet après-midi j'ai écouté les 4 premiers titres encouragés par ta chronique, je m'étais juré de venir dès l'album complet. Tant pis, premières impressions: R&F mars 2019 (via Laspyke) mais il a raison Ungumuth (?) il y avait un potentiel pop qu'enfin la France assume, son truc à elle, pensez à STEREOLAB BROADCAST pour ce chant désenchanté et ces mélodies qu'un BURGALAT à mes oreilles tente d'atteindre, mais j'attends d'être convaincu. En attendant j'ai d'autres titres à écouter... et revenir peut-être je reviendrai (j'adore ces phrases longues dont les idées pourraient être plus simples)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Yep, y'a du Stereolab/Broadcast dedans, j'associe pas mal ces groupes à Air dans l'esprit, entre électronique et instruments, entre vintage et ultra modernité et des refereréfé pointues et variees

      Supprimer
    2. Il fallait lire "références", mon correcteur a fait un petit caprice

      Supprimer