Lorsque le génial batteur Tony Allen, qui a contribué à inventer l'afrobeat, un des genres musicaux les plus fertiles et influents du siècle dernier, sort un album, c'est toujours un événement. Alors, lorsqu'il en concocte un avec le trompettiste Hugh Masekela, papa du jazz sud-africain, l'excitation était à son comble. Et les promesses sont au rendez-vous.
Le jazz se fait funky, groovy ("Robbers, Thugs & Muggers (O'Galajani)", "Never (Lagos Never Gonna Be The Same)", "We've Landed"), conquérant, à la fois fièrement africain et d'une richesse sans bornes dans ses influences, et la complémentarité des deux hommes est évidente et servie par un line-up à la hauteur ("Agbada Bougou", où la trompette perce le mix et se faufile entre les percussions implacables d'Allen).
Tony Allen & Hugh Masekela - We've Landed (Clip, 2020)
Le tranchant bop, proto-free, est bien là, et l'on sent l'influence de Miles Davis en creux ("Coconut Jam", "Slow Bones"). Ces instants son agréablement contrebalancés par des morceaux plus funky ou plus cool ("Jabulani (Rejoice, Here Comes Tony)"), et on est agréablement surpris par les arrangements, qui se permettent des claviers voire des synthé basse bien sentis ("Obama Shuffle Strut Blues").
Rejoice est donc bien le feu d'artifice afro-jazz promis. Malheureusement, entre temps, une sombre nouvelle a entaché notre joie. Masekela est décédé, cet album sera donc son dernier...
Mes morceaux préférés : Robbers, Thugs & Muggers (O'Galajani), Agbada Bougou, Coconut Jam, Obama Shuffle Blues
Alex
Mon petit tour chez les copains. Et quel plaisir de combiner l'occasion du coucou + un belle découverte, qui me fait penser à reprendre mon fil autour du Jazz. Chouette papier qui réveille dans le bon sens. Merci
RépondreSupprimerSuper ! tant mieux, il est électrisant ce disque. Je passerai lire ça ! Merci a toi
SupprimerA bientôt