Les aventures musicales de deux potes

Les aventures musicales de deux potes

jeudi 30 avril 2020

Black Dresses - Peaceful As Hell (2020)


  Après deux albums percutants sortis l'an dernier (dont mon ptit préféré Thank You qui a fini dans mon top 10 de l'année), les deux Black Dresses reviennent déjà avec ce Peaceful As Hell

  Qui commence hyper fort avec un morceau parmi leurs plus intenses, "Left Arm of Life" où une voix rongée par la distorsion chante son blues sur un tapis de beats qui s'abattent comme des obus sur l'auditeur dévasté, tandis que les synthés détunés montent en intensité. Un morceau de bravoure, d'entrée de jeu.

Black Dresses - Left Arm Of Life (2020)

  Les influences venues du rock des années 2000, avec un peu d'indus et de post-punk ("MiRRORGiRL", "Express Yourself") un peu de nu-metal (voire du franchement metal, cf l'intro de "Beautiful Friendship"), du rock indé et de l'électro-pop infusent ce disque, souvent sur le même morceau, comme "Damage Suppressor" qui peut passer d'un début rock à une partie au piano presque Of Montreal pour enchaîner avec un mélange explosif d'electroclash, d'indus et de nu-metal. Mais malgré le côté déflagration et la surstimulation auditive induite par les changements brusques et fréquents de tempos, de sonorités, le tout reste ultra cohérent et très accrocheur, et on retrouve un peu -dans un style totalement différent, avec une écriture plus pop-rock et en moins décousu- le génie des 100gecs à passer d'une idée à l'autre à toute vitesse sans perdre le fil et en faisant monter l'adrénaline tout le long ("Angel Hair", "Bliss And Stupidity").

Black Dresses - Damage Suppressor (2020)

  Ce disque est une vraie expérience, et le déluge de stimuli et la magie de la noise ("Impossible Dream") forcent vraiment l'attention de l'auditeur, lui faisant perdre toute notion du temps et le faisant entrer dans un genre d'univers parallèle fait de rock bruitiste et de synthés baveux ("Sharp Halo"). Comment ne pas ouvrir son esprit et remettre en cause sa réalité lorsqu'on tombe sur un "I'm A Freak Cuz I'm Always Freaked Out" après 4 morceaux qui nous y ont formidablement bien préparé en faisant tomber une à une nos barrières mentales. 

Black Dresses - Please be Nice (2020)

  Et puis il y a "Maybe This World Is Another Planet's Hell", synthpop mélancolique et émotionnellement dévastatrice, aussi cool, intense et épique que son titre le laisse suggérer. Sur laquelle s'appuie le début de "Scared 2 Death" qui poursuit le délire en y ajoutant une guitare presque prog, une sub puissante, puis part carrément en délire nu-metal. Autre moment marquant : la conclusion "666", tournant sur des patterns de synthé obsédants et grésillant. Il y a aussi 2 tubes : "Please Be Nice", aussi puissant et violent qu'accrocheur et mémorable, et "Creep U", plus frontalement rock 90's et dépouillé et plus accessible pour le néophyte.

Black Dresses - Creep U (Clip 2020)

  Bref, c'est un autre tour de force de la part de Devi McCallion et Ada Rook, d'une ampleur au moins égale au fantastique Thank You, qui déroute et surprend à chaque instant pour le meilleur.

Mes morceaux préférés : Left Arm of Life, Damage Suppressor, Beautiful Friendship, Please Be Nice, I'm A Freak Cause I'm Always Freaked Out, Maybe This World Is Another Planet's Hell, Creep U, 666


Alex



mardi 28 avril 2020

Shabazz Palaces - The Don of Diamond Dreams (2020)


  Nous allons aujourd'hui parler du duo formé de Ishmael Butler (alka Palaceer Lazaro aka Butter Fly du groupe de rap Digable Planets, formé en 1987 et grosse référénce du genre) et du producteur et multi instrumentiste Tendai Maraire. Ces deux-là sont des iconoclastes, allant se faire signer sur Sub Pop puis Rough Trade, des labels très connotés rock, et tentant d'inventer leur propre musique, à l'écart des modes, des puristes et du mainstream tout en piochant le meilleur des deux et en prenant le partie de l'avant-garde accessible. J'ai commencé à écouter Shabazz Palaces avec leurs 2 incroyables albums de 2017, qui m'ont pas mal scotché. Du coup ce Don Of Diamond Dreams est le premier dont j'ai vraiment attendu la sortie, et il est vraiment à la hauteur, avec des influences venues du funk, de la trap, du jazz, du rap sudiste chopped & screwed, du rock psychédélique, de l'électronique, du rnb et même de l'emo-trap (le fils de Butler est connu dans le genre sous le pseudo Lil Tracy et a fait partie de l'influent collectif GothBoiClique, pionnier du style). 

Shabazz Palaces - Ad Ventures (2020)

  Le premier morceau, "Ad Ventures" démarre comme du Suicide avant de virer funk psychédélique et électronique, entre une ambiance vénéneuse devant autant à Sly Stone et George Clinton qu'à D'Angelo, A Tribe Called Quest et Miles Davis. Le tout lié par un flow rétro-futuriste, vocodé mais plutôt droit, à l'ancienne. Une guitare rock, des claviers à la Martin Rev et un beat hip-hop 80's fortement reverbéré constituent la prod de "Fast Learner", qui lui a droit à une autotune un peu T-Pain sur les refrains de Purple Tape Nate. Ces deux morceaux excellent dans une relecture moderne de genres musicaux avant-gardistes à leur époque, entre afrofuturisme et rétro-futurisme, et les re-contextualisent en 2020. "Wet" pousse un peu plus loin sa démarche en faisant dans l'hypermoderne : prod plus abstraite, cadences variées du flow, certaines post-trap, effets modernes, tout en gardant un lien avec le passé (cette basse jazz-rock divine).

Shabazz Palaces - Fast Learner (Clip, 2020)

  La suite continue dans la lancée, et on se rend compte en attaquant l'excellent single "Chocolate Souffle" que le disque pourrait être une parfaite introduction à Shabazz Palaces tant il est relativement accessible à des gens venus du rock, du jazz, du funk, du rap ou même de l'électronique ou de la pop. "Bad Bitch Walking" (avec Stas THEE Boss) est peut-être encore plus immédiate, son rnb funky pouvait autant ravir les nostalgiques de Quincy Jones et Parliament que ceux des Neptunes et de Timbaland, tout en contentant les fans du funk futuriste de Stones Throw et du rap le plus moderne. Du même tonneau, et rappelant également l'excellent projet 7 Days Of Funk du génie Dâm-Funk et de l'autre génie Snoop Dogg, "Money Yoga" (avec Darius) charme tout de suite avec ses synthés accrocheurs, ses samples vocaux et son flow laid-back, tout en n'oubliant pas de jouer avec l'autotune pour moderniser ses interventions rnb, tout en ajoutant des cuivres jazz.

Shabazz Palaces - Chocolate Souffle (Clip, 2020)

  Après cette série de morceaux plutôt lumineux et évidents, retour à du plus expérimental avec "Thanking The Girls", qui obsède en jouant habilement sur une impression de surplace tant dans la prod que dans le flow, amplifiant ainsi chaque variation et chaque petite montée en tension. Malin. L'album se conclut sur l'instrumental nostalgique, cinématographique, grandiose et magnifique "Reg Walks By The Looking Glass", entre jazz et rock psychédélique (avec Carlos Overall). 

  Ce disque est un grand disque de plus dans la discographie de Shabazz Palaces, et son mélange entre tradition (jazz, funk, rock, rap...) et modernité (électronique abstraite, trap, emo-rap...) fait une de fois encore mouche. La balance expérimentation/accessibilité et la concision de cet album jouent également pas mal en sa faveur et nous forcent à faire une seule chose : appuyer sur replay.


Alex


dimanche 26 avril 2020

Enemy Radio - Loud Is Not Enough (2020)


 Enemy Radio est le projet parallèle et la suite directe de Public Enemy, avec Chuck D, DJ Lord et Jahi, dans une optique soundsystem : des MC, des DJ, à l'ancienne. Et cet album est une petite bombe de rap old school qui arrive malgré tout à sonner frais et plein de vie (et de rage).

Enemy Radio - 2020 (2020)

  Le groove de "2020" ouvre à merveille l'album, et les déflagrations rock de "STD (Slavery Transmitted Disease)" et de "Born Woke" et sa wahwah soul/funk frappent aussi fort qu'à l'époque. Les passe-passe sur orgue et beat rythm'n'blues de "Man Listen" font aussi bien, et on y entend bien l'influence de Public Enemy sur la musique populaire, et leur héritage porté aujourd'hui par des groupes comme Run The Jewels. En tous cas, le travail de sampling est exemplaire ("Lock Your Wheels").

Enemy Radio, Public Enemy - Food As A Machine Gun (2020)

  Public Enemy (avec Flavor Flav) est réuni sur la très jamaïcaine (et excellente) "Food As A Machine Gun". La basse de "Last Stand Caravan" serpente, tandis que le beat tabasse, dans une configuration qui n'est pas sans rappeler les prods façon Big Beat anglais, et l'électronique se fait plus insistante sur "Same God", qui sonnerait presque comme un Yeezus revisité façon old school, tandis que "The Kids Ain't Alright" a un côté grandiose, une ampleur qui ne ferait pas tâche sur les albums de l'âge d'or de Ghostface Killah ou Jay-Z

Enemy Radio - The Kids Ain't Alright (2020)

  C'est davantage qu'un retour en forme, c'est un disque assez parfait de hip-hop à l'ancienne, qui claque comme les classiques du genre et sonne impeccablement en 2020. Une vraie leçon de longévité.

Mes morceaux préférés : 2020, STD (Slavery Transmitted Disease), Born Woke, Food As A Machine Gun, Last Stand Caravan, The Kids Ain't Alright


Alex


vendredi 24 avril 2020

Jazz, Funk & Hip-Hop 2020 : Shabaka, Thundercat, Witch Prophet, Ali Shaheed Muhammad & Adrian Younge & RJD2


  Jazz, Funk et Hip-hop. Ces 3 là ont toujours fait bon ménage, et au fond partent des mêmes racines et empruntent parfois des routes sinueuses finissant par se croiser, et il est bon de rappeler que ce ne sont là que des étiquettes bien pratiques pour se repérer dans le temps et l'espace mais qui n'ont pas beaucoup d'intérêt en elles-même si ce n'est stimuler la curiosité de l'auditeur pour une oeuvre, ses influences et ses successeurs. 

  Depuis les influences funky de Miles Davis et Herbie Hancock jusqu'au jazz-rap de Kendrick Lamar soutenu par Kamasi Wahsington, Flying Lotus et Thundercat, en passant par la nu-soul d'Erykah Badu et du collectif Soulquarian (The Roots, D'Angelo, J Dilla) ou par les samples jazzy et groovy des rappeurs d'A Tribe Called Quest, les ponts n'ont jamais manqué, et je voulais louer avec ce papier la qualité de quelques albums ayant poussé entre ces eaux fertiles ces dernières semaines. 

Thundercat 
It Is What It Is

  Alternativement -ou plutôt, en même temps- émouvant, hilarant, virtuose, fun, dansant, cet album est le digne successeur du chef d'oeuvre Drunk (2017). Mélange hyper personnel de jazz, de soul-funk, de (soft) rock, de musique de jeux vidéos, d'influences hip-hop et rnb, et de psychédélisme, en en oubliant quelques-uns au passage, la musique du bassiste de génie est toujours aussi prenante.


Thundercat - Dragonball Durag (Clip, 2020)

  Les interventions extérieures sont géniales, notamment -mais pas seulement- Steve Lacy et Steve Arrington (de Slave) sur "Black Qualls" et le saxo décisif de Kamasi Washington.
  Si vous vous étiez toujours demandé ce qu'un amateur de Jaco Pastorius et Herbie Hancock biberonné aux manga et à Adult Swim pouvait donner musicalement, vous avez votre réponse : une série d'albums aussi uniques que réussis. 

Mes morceaux préférés : Innerstellar Love, I Love Louis Cole, Black Qualls, How Sway, Funny Thing, Dragonball Durag
Ecouter sur Spotify ou Deezer



Shabaka & The Ancestors 
We Are Sent Here By History

  Plus frontalement jazz, le dernier album du groupe de Shabaka Hutchings (que vous devez commencer à connaître si vous nous lisez souvent) n'en oublie pas pour autant une intensité psychédélique électrique, et un sens du groove qui n'a rien à envier au funk, tout en gardant cette intransigeance et cette énergie indomptée venue du free jazz. 


Shabaka & The Ancestors - They Who Must Die (2020)

  Un disque puissant, violent, sombre, abrasif, profond et nécessaire, une vraie leçon de jazz, et de musique.

Mes morceaux préférés : They Who Must Die, You've Been Called, The Coming Of The Strange Ones
Spotify / Deezer


Adrian Younge & Ali Shaheed Muhammad
Jazz Is Dead 001

  Le producteur hip-hop Adrian Younge, multi-instrumentiste surdoué également passé par la BO, et la soul/funk, et le rappeur-producteur rap-jazz Ali Shaheed Muhammad d'A Tribe Called Quest ont déjà quelques collaborations ensemble sous le bras, se sont lancés dans un nouveau projet au nom provocateur : Jazz Is Dead. En invitant quelques uns de leurs héros musicaux, des légendes du genres, à venir jammer avec eux, et en tirant de ces sessions des morceaux frais et vigoureux, comme pour conjurer le titre.


Adrian Younge, Ali Shaheed Muhammad, Roy Ayers
Hey Lover (2020)

  Sur ce premier volume, ce sont Roy Ayers, Marcos Valle et quelques autres qui viennent embellir notre bibliothèque Spotify de quelques perles soul-jazz. Une très belle sortie !

Mes morceaux préférés : Hey Lover, Conexão, Apocaliptico
Deezer / Spotify


RJD2
The Fun Ones

  Le producteur américain RJD2, venu du hip-hop, a ici réalisé cet album comme une mixtape narrative de funk, dont le but est de vous forcer à imaginer un film duquel elle serait la BO. Et comme le titre l'indique, il a trié dans ces longues sessions les morceaux les plus fun, et les a sélectionnés pour ce très bon projet. 


RJD2, Jordan Brown - All I'm After (2020)

  Funk à l'ancienne, avec un son rutilant, des grooves vintage et quelques hommages bien vus à Stax et aux BO de Curtis Mayfield en début d'album, à Marvin Gaye ("All I'm After" avec Jordan Brown). Mais également quelques détours psychédéliques et hip-hop avec Homeboy Sandman, ou rap old school avec Aceyalone, avec même un peu de scratching sur le final : tout est à prendre.
Un superbe projet, de bout en bout.

Mes morceaux préférés : les quatre premiers, All I'm After
Bandcamp, Deezer, Spotify



Witch Prophet
DNA Activation

  La canadienne d'origine éthiopienne Witch Prophet met en valeur son héritage linguistique venue d'Ethiopie et d'Erythrée (Amharic, Tigrinya, Anglais), familial (les noms des morceaux sont les prénoms de membres de sa famille) et culturel (jazz éthiopien, nu-soul trempée dans le jazz et le hip-hop à la Erykah Badu, ou Lauryn Hill avec quelques influences caribbéennes...). On pense également à Kadhja Bonet lorsque les orchestrations se font amples et psychédéliques et la voix surnaturelle, et à Amy Winehouse pour la puissance rétro-moderne de la synergie entre le grain de sa voix et le pouvoir évocateur des instrumentaux.


Witch Prophet - Elsabet (2020)

  Ces incroyables pépites, pile entre jazz, hip-hop et soul, sont cosignées par la productrice SUN SUN de Toronto. C'est en tous cas une des oeuvres les plus prenantes de ce premier trimetre de l'année et je vous encourage vivement à l'écouter.

Mes morceaux préférés : Musa, Roman, Elsabet, Makda, Darshan
Spotify / Deezer / Bandcamp



Alex



mercredi 22 avril 2020

TOPS - I Feel Alive (2020)


  Les TOPS nous avaient charmés avec leur précédent opus en 2017, et les singles de cet album étaient à l'avenant, c'est donc avec hâte qu'on s'est plongés dans ce I Feel Alive tout frais sorti. 

TOPS - I Feel Alive (Clip, 2020)

  Si l'album opte pour une production plus grosse, plus moderne aussi, un peu plus "gros son" tout en étant plus clean, on retrouve sa patte sans problème et les tubes sont toujours là. Comme "Direct Sunlight", et son groove néo-disco avec basse slappée, synthés qui éclaboussent et flûte, qui marqué d'entrée de jeu pas mal de points et se termine presque dans une ambiance jazz smooth. 

TOPS - Direct Sunlight (2020)

  Puis viennent les grands moments de pop indé : "Colder & Closer" (plus électro-pop), la géniale "Witching Hour""I Feel Alive" et sa guitare british 80's, ainsi que sa production grandiose pas si loin des sommets de Tennis"Pirouette" mêle habilement influences funky et pop-rock indé, avec un chant susurré, le tout rappelant Niki & The Dove -ce qui est un grand compliment pour ma part- tout comme "Looking to Remember", "Too Much" et "OK Fine Whatever".

TOPS - Colder & Closer (Clip, 2020)

  Autre morceau de pop indé néo-80's post-Smiths et post-DIIV, la sautillante, "Drowning In Paradise" possède quelques mots en français. Les morceaux moins immédiats se révèlent être des réussites totales, comme "Ballads & Sad Movies", très Kate Bush, ou "Take Down", son ambiance de velours, avec son je-ne-sais-quoi de Sade.

  C'est un petit bijou du genre : frais, immédiat et doté de cette évidence pop qui touche à la grâce.

Mes morceaux préférés : Direct Sunlight, I Feel Alive, Pirouette, Ballads & Sad Movies, Witching Hour, Colder & Closer


Alex


dimanche 19 avril 2020

Le Bilan du Mois : Mars 2020


  Un bilan marqué par le confinement : moins de temps de transport, des pauses en solo, c'est davantage de temps pour écouter les sorties. Et paradoxalement, beaucoup d'entre elles ont été reportées (c'est compréhensible pour les artistes qui essaie de vendre un peu notamment en physique, en plus le streaming est en baisse sans l'"heure de pointe" des transports en communs)...

  Un bilan marqué également par une évidence : Abel Makkonen Tesfaye, que vous avez déjà croisé sous le nom The Weeknd, est une des plus grandes superstars de la décennie écoulée, tant commercialement qu'artistiquement, et il prend toute son envergure avec un album loin des facilités pop de ses confrères gros vendeurs, tout en restant n°1. 

  A part ça, la moitié de Paradis nous enchante d'un EP post-Sébastien Tellier délicieux, Josman rallume le rap francophone, Nicolas Jaar fascine toujours autant, et quelques autres belles surprises à découvrir ci-dessous.

Bonnes écoutes !

L'ALBUM DU MOIS


The Weeknd - After Hours
Canada
Pop, Rnb, Synthpop/Electro-Pop, Trap, Hip-Hop, Electronique, New Wave, UK Garage
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  La direction musicale surprend, écartelée entre 4 axes très divers : la synthpop 80's, l'électro 90's, la trap US, et le style du Weeknd des débuts, sorte de rnb alternatif léthargique, froid et brumeux. Entre ballades tristes, électro à l'ancienne, tubes (synth)pop, trap, et morceaux de bravoure inclassables, entre ambiances contemplatives, mélancoliques, festives, sombres, introspectives, émouvantes, on ne sait plus où donner de la tête, tant tout est parfait à tous les niveaux. Une seule chose est sûre : c'est un vrai album, au sens classique du terme : une suite de morceaux qui s'enchaînent parfaitement et se complètent pour se transcender, dégager une vision artistique forte et des émotions poignantes. Le tout avec une production renversante : ce disque est ma plus grosse claque en termes de sound design, d'arrangements et de mix depuis quelques temps, c'est probablement la prod la plus pure et dense à l'heure actuelle. A écouter absolument !
Mes morceaux préférés : Scared To Live, Alone Again, Heartless, Faith, Blinding Lights, In Your Eyes, Save Your Tears, After Hours, Repeat After Me (Interlude)
Spotify / Deezer



L'EP DU MOIS


Pierre Rousseau - Musique sans paroles
France
Electronique, Pop, Synthpop, Electro-Pop, House
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  Quelque part entre le groupe qui l'a fait connaître, la post-vaporwave à la Electronic Gems, et la French Touch raffinée néo-rétro option AirSébastien Tellier, voire François de Roubaix, le responsable des douces mélodies et des rythmes obsédants du duo français ParadisPierre Rousseau, livre avec Musique Sans Paroles une oeuvre élégante, mélodique et touchante. Un très bel EP, et une vraie réussite qui mérite d'être écoutée.
Mes morceaux préférés : Musique sans paroles, Ivresse
A écouter sur Deezer ou Spotify




BILAN ALBUMS

*** On a adoré :

Josman - SPLIT
France
Rap francophone, Trap, Hip-Hop, Pop, Electronique, Rnb, Psyché
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  Inspiré par le film homonyme Split de M Night Shyalaman, dans lequel le personnage principal est possédé par 23 personnalités très différentes, cet album dantesque du rappeur français Josman, originaire de Vierzon (Cher), est composé de 23 titres très variés. Et je le dis d'entrée de jeu : c'est, dans la lignée des derniers Hamza, Damso, Kobo Jok'Air et Alpha Wann, avec lesquels on peut retrouver pas mal d'influences croisée, une immense réussite de rap francophone à la fois mainstream et exigeant. Musicalement, c'est très varié et intéressant à décortiquer. L'amateur de rap à l'ancienne saluera la technique impressionnante du MC, et sa capacité à garder plume acérée et agilité sur des prods plus modernes façon trap. Les amateurs de rap US apprécieront les prods psychédéliques et le sound design des voix impeccable n'ayant rien à envier à Travis Scott ou Pi'erre BourneJosman a quand même réussi l'exploit d'intéresser sur 23 titres consécutifs, sans jamais lasser, et ce tour de force est assez admirable. Avec SPLIT, Josman s'impose naturellement dans le paysage musical français, et ça fait du bien à nos oreilles.
Mes morceaux préférés : Larmes de Sel, Petite Bulle, J'allume, Si Tu Savais, Seul, Mauvaise Humeur, Bambi, Lifestyle, Fleur d'Amour
Spotify / Deezer




Deeper - Auto Pain
USA
Post-Punk, Rock Pop, New Wave/Synthpop

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  Deeper est un groupe de rock de Chicago. Leur musique sonne comme un mélange d'influences venues du post-punk originel et de ses descendants des années 2000. Les morceaux sont addictifs, presque tous iconiques, et on a envie d'y retourner encore et encore, et l'album dans son ensemble est très bon et biens séquencé, ne souffrant pas de temps mort mais se dévoilant dans ses nuances. Il se permet en effet des ambiances, des rythmes et des sonorités différents mais formant un tout ultra cohérent. Cet album parle de thèmes assez lourds, introspectifs, de santé mentale notamment, et l'héritage natif du batteur est pour beaucoup dans la richesse rythmique des percussions. Pour faire court, c'est un grand disque de rock, une vraie réussite qui se révèle vraiment au fil des réécoutes, et que je vous recommande vivement.
Mes morceaux préférés : Esoteric, Run, This Heat, Willing, Lake Song, Spray Paint, 4U, Helena's Flowers
Bandcamp / Spotify



Nicolas Jaar - Cenizas
Chili, USA
Electronique, Musique concrète, Jazz, Ambient, Psyché, Prog, Classique contemporain, Pop
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    Cenizas possède, dans sa première moitié, une orientation " pop " : concise, structurée de façon immédiatement compréhensible, avec quelques voix, c'est un album accessible, mais avec un ton très solennel, prenant, entre ambient, électronique intellectuelle et spirituelle et jazz noir. Globalement, c'est une oeuvre souvent brillante, assez unique dans son genre. Nicolas Jaar s'est enfermé dans un endroit paisible, sans alcool, clope, drogue ou même café pour le concevoir, dans l'espoir d'évacuer toute source de négativité. Mais il s'est rendu compte que celle-ci était toujours là, en lui-même, d'où la pochette déroutante évoquant l'introspection. Pour un résultat assez sombre, dépouillé mais torturé, parfois contemplatif, parfois plein de rage, étouffée ou qui s'échappe, et c'est assez passionnant à écouter. 
Mes morceaux préférés : Vanish, Cenizas, Agosto, Gocce, Hello Chain
Ecouter sur Spotify ou Deezer ou Youtube (via Other People)



Tony Allen & Hugh Masekela - Rejoice
Nigéria, Afrique du Sud
Jazz, Afrobeat, Funk
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  Lorsque le génial batteur Tony Allen, qui a contribué à inventer l'afrobeat, un des genres musicaux les plus fertiles et influents du siècle dernier, sort un album, c'est toujours un événement. Alors, lorsqu'il en concocte un avec le trompettiste Hugh Masekela, papa du jazz sud-africain, l'excitation était à son comble. Et les promesses sont au rendez-vous, même si entre temps, une sombre nouvelle a entaché notre joie. Masekela est malheureusement décédé, cet album sera donc son dernier... 
  Leur jazz se fait funky, groovy,  conquérant, à la fois fièrement africain et d'une richesse sans bornes dans ses influences, et la complémentarité des deux hommes est évidente et servie par un line-up à la hauteur. Rejoice est donc bien le feu d'artifice afro-jazz promis, à écouter absolument en mémoire de son illustre co-auteur.
Mes morceaux préférés : Robbers, Thugs & Muggers (O'Galajani), Agbada Bougou, Coconut Jam, Obama Shuffle Blues
Ecouter sur Deezer ou Spotify


Don Toliver - Heaven Or Hell
USA
Trap/Hip-Hop, Pop, Rnb, Electro-Pop
Lien vers la chronique
  Don Toliver est la révélation de l'écurie JACKBOYS. Il a déjà brillé sur Astroworld du patron Travis Scott, et sur la compilation maison sortie il y a quelques mois. Ce premier album est son grand moment, et on reconnaît tout de suite ce qui a fait son charme ailleurs : sa voix nasale au timbre unique, et son goût pour les production électroniques nocturnes, un peu 80's, un peu funky et mélancoliques à la fois. En parlant des prods, malgré le formatage trap, elles ont toutes un petit quelque chose d'unique et son assez denses, généreuses, et loin d'être simplistes. Globalement, ce disque est charmant, assez original, plein de personnalité, d'amour de l'artisanat musical, et d'enthousiasme.
Mes morceaux préférés : Heaven Or Hell, Cardigan, After Party, Can't Feel My Legs, Candy, Company Had Enough
Spotify


Wajatta - Don't Let Get You Down
USA, Autriche
House, Pop, Soul/Rnb, Techno, Hip-Hop, Acid House, Psyché
Lien vers la chronique
  Rencontre improbable entre John Tejada, DJ autrichien, et Reggie Watts, musicien et comédien, le duo Wajatta nous balance un disque comme une bouffée d'air frais, une petite pépite house rafraîchissante et mine de rien assez libre et expérimentale dans les formes qu'elle prend, notamment en traitant la voix comme en pop ou en soul. Une magnifique surprise. 
Mes morceaux préférés : Renegades, Little Man, 138, Tonight, January
Spotify Deezer



Jok'air - Jok'Chirac
France
Rap Français, Trap, Hip-Hop, Pop, Electro-Pop, Rnb, Rock
Lien vers la chronique
  Jok'Air nous avait bluffés avec Jok'Rambo puis Jok'Travolta. Celui qui depuis ses débuts s'évertue à brouiller les frontières entre rap et chant, entre les genres musicaux, a atteint là un stade assez inédit de réussite artistique et commerciale et s'est fait un nom. Jok'Chirac, et sa pochette détournée de la célèbre photo de feu notre ex-président qui aimait les pommes mais pas l'approfondissement de notre modèle social, est donc le premier album sorti depuis cette grosse reconnaissance. Avec moins de tubes évidents que Jok'Travolta qui tirait dans toutes les directions, ce dernier album très intimiste et touchant est vraiment porté par la direction artistique très personnelle de Jok'Air, son côté touche-à-tout qui relie les horizons musicaux assez variés, et son charisme dans l'interprétations de textes assez beaux et bien écrits. C'est peut être pas une compilations d'énorme tubes, mais c'est pas si grave, car ce disque nocturne, intimiste, presque confessionnel, en tous cas très très personnel charrie son lot de bangers et de douceurs, sans raté, et est assez unique dans son genre, personne d'autre que Big Daddy Jok n'aurait pas sortir ce LP. Très réussi.
Mes morceaux préférés : Jok'Chirac, Money Time, Nuit et jour, Regarde Au Final, La guerre ça coûte cher, Jour de Paye
Spotify / Deezer

James Righton - The Performer
Royaume Uni
Pop, Rock, Glam, Sunshine/Baroque Pop, Electro-Pop, Psyché
Lien vers la chronique
  Introduit par un single homonyme au son glam 70's, The Performer est un album de dandy rock, quelque part entre Bowie, Roxy Music, Pulp, Arctic Monkeys, Richard Hawley, The Last Shadow Puppets et Metronomy. Vous noterez pas mal de noms anglais parmi ceux-ci, et vous aurez bien raison puisque James Righton est l'ancien membre (et chanteur) de The Klaxons,  un des plus gros et des plus novateurs groupes de rock d'outre-Manche à avoir éclot à la fin des années 2000. Ce disque enchaîne les pépites pop-glam sophistiquées, souvent orchestrées avec panache, parfois un peu synthétiques, sunshine, baroque, psychédéliques... Toujours élégantes. C'est un très beau premier album solo, qui vaut vraiment le détour si vous êtes fan de pop anglaise bien arrangée.
Mes morceaux préférés : The Performer, Edie, See The Monster, Start
Spotify/Deezer


Spectres - Nostalgia
CANADA
Pop, New Wave, Post-Punk/Coldwave, Rock Indé
Lien vers la chronique
  C'est dans un registre familier qu'opère le groupe Spectres, de Vancouver : quelque part entre Joy Division, The Cure, The Chameleons, The Smiths et plus récemment Interpol ou The HorrorsSi quelques envolées épiques un peu envolées gâchent un peu le plaisir, comme chez le U2 des stadiums, il y a assez de savoir-faire pour compenser, notamment dans la relance des morceaux, jamais linéaires, toujours intéressants dans leurs détails, leurs arrangements, leur structure, ou leur intensité. En bref, c'est un bon petit album de genre, dont l'exercice de style est transcendé par une interprétation convaincue et exigeante.
Mes morceaux préférés : The Head and the Heart, Dreams, Pictures from Occupied Europe, Fate
Lien Spotify / Lien Deezer / Lien Bandcamp



Baxter Dury - The Night Chancers
Royaume-Uni
Pop, Post-Punk, Rock, Funk
Lien vers la chronique
  Sur The Night Chancers, pas d'évolution musicale notable, juste un peu plus de synthé post-punk peut-être, mais ça n'est pas très grave. Parfois ça tape dans le mille, souvent c'est très plaisant, mais il faut le reconnaître, parfois c'est aussi un peu en pilotage automatique qu'on retrouve le sieur Dury. Quelques morceaux sont un peu brouillons et semblent des démos arrêtées en cours de développement, et Baxter disparaît assez régulièrement derrière ses choristes et l'instruC'est pas si grave, mais mes premières écoutes me font dire que l'album est un peu en dessous, un peu plus creux, moins inspiré ou en tous cas moins bien fini que ses standards habituels. Ceci dit, cela reste un album très correct, voire bon, sans étincelle de génie musicalement (les textes, et l'ambiance, c'est autre chose), mais avec quelques bons morceaux qui valent vraiment le coup.
Mes morceaux préférés : I'm Not Your Dog, Slumlord, Carla's Got A Boyfriend, Samurai
Spotify


Nine Inch Nails - Ghosts V : Together
Nine Inch Nails - Ghosts VI : Locusts
USA
Ambient, Electronique
  Ces deux albums, le planant Together et l'inquiétant Locusts, prolongent avec talent la série d'instrumentaux Ghosts, ainsi que le travail sur les bandes originales d'Atticus Ross & Trent Reznor. Deux expériences, deux ambiances totalement différentes et réussies à leurs façons.
Liens Spotify : Together / Locusts



** On a beaucoup aimé

Moses Sumney - grae : Part1
USA
Pop, Rnb, Electro-Pop, Soul/Funk, Psychédélisme, Baroque Pop, Classique Contemporain, Rock Indé, Jazz, Electronique
  La pop indé, expérimentale mais accrocheuse de Moses Sumney est difficile à classer mais émerveille souvent. Pour faire large, on va dire qu'il se situe quelque part entre Radiohead, Prince, D'AngeloBon Iver, Blood Orange et Björk. Débrouillez-vous avec ça, en tous cas si vous n'êtes pas intrigués je ne peux plus rien faire pour vous, si ce n'est vous recommander cette première moitié d'album, dont la suite arrive d'ici quelques semaines. Entre une première partie plus pop assez immédiatement impressionnante et une seconde plus abstraite, électronique et jazzy, cette Part1 est déjà un sacré voyage en elle-même. 
Mes morceaux préférés : Cut Me, In Bloom, Virile, Conveyor/boxes, Polly
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Caroline Rose - Superstar
USA
Pop, Synthpop/Electropop, Rock
  Accentuant la direction synthétique à peine esquissée sur Loner, son précédent album davantage porté sur le rock indé, Caroline Rose propose ici une pop néo-80's nocturne, flashy et urbaine. En tous cas, c'est très bien fait, et même si ça ne réinvente pas la pop, ça a le mérite d'être frais et de partir avec talent dans une direction claire, revendiquée. Un bon petit disque pop.
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Swamp Dogg - Sorry You Couldn't Make It
USA
Soul, Funk, Pop, Country
  Pas aussi ambitieux que sa réinvention autotunée chapeautée par Justin Vernon sur son précédent album, ce nouvel album du pionnier funk, décidément aussi productif qu'inspiré, est une oeuvre mature, touchante, poétique.
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The Garden - Kiss My Super Bowl Ring
USA
Rock, Hardcore, Punk, Pop, Electro-Pop, Electronique, Jungle
  Quelques excellentes idées, dans une veine rock velvetienne, ou plus électropop, ou les deux, mais des digressions hardcore systématiques qui fonctionnent à merveille une fois sur deux et tombent à plat l'autre, ou en tous cas me convainquent moins. Dommage parce que ce mélange d'électro-pop régressive, de punk, de rock à la Lou Reed, de rave big beat/jungle/... à l'esthétique 90's/2000's est assez unique, souvent excitant. Comme souvent avec les deux frères, les idées géniales fusent dans tous les sens et les digressions/excentricités sont à double tranchant : elles font le charme et l'originalité de l'ensemble, mais peuvent aussi à force de trop en faire diluer l'impact de leur pop, tout est affaire de dosage.
Mes morceaux préférés : Clench To Stay Awake, Kiss My Super Bowl Ring, A Fool's Expedition, APMP Truck, Lurkin'
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Jay Electronica - A Written Testimony
USA
Rap
  Je ne connaissais pas des masses l'artiste, mais je savais qu'un genre de culte l'entourait, aussi nourri que frustré par une durée énorme entre des premiers morceaux qui ont enflammé le net des années 2000 et un premier album éternellement repoussé, jusqu'à ce que Jay-Z le pousse enfin à enregistrer -en 40 jours et 40 nuits- ce LP. Le projet est quasiment un album commun, Jay-Z étant en feat sur une majorité des morceaux, mais reste assez personnel (Jay Electronica a beaucoup produit et reste évidemment la voix majoritaire sur ce disque). Les instrus, amples et souvent old school, sont un des atouts du disque, qui peut également se prévaloir de la forme indiscutable de ses deux principaux MC en termes de flows et d'énergie. Un bon disque, un peu anachronique mais vivant, chaud, cousu main.
Mes morceaux préférés : Ghost Of Soulja Slim, Shiny Suit Theory, Universal Soldier
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Heliocentrics - Infinity Of Now
Psychédélisme, Jazz, Electro-Rock, Krautrock
  Un gros trip, toujours aussi funky, cosmique et psychédélique. 
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The Saxophones - Eternity Bay
Pop, Folk
  Un beau disque, calme et tranquille, mais tout de même malicieux et charmeur, un peu à la Adam Green, un poil à la Richard Hawley, dont l'écoute met en transe, dans un état entre le rêve et le réveil.
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Roger Eno & Brian Eno - Mixing Colour
Royaume-Uni
Ambient, Classique Contemporain, Electronique, Pop
  Un bel effort, entre néo-classique et ambient, issu d'échange de fichiers entre deux frères : les fichiers midis issus du clavier de Roger ont été envoyé à Brian pour qu'il y applique la science sonore qui a fait sa renommée. Certes, le disque est un peu long et les morceaux les plus marquants sont au début, mais c'est quand même un bel objet artistique, entre Satie, krautrock planant et ambient nocturne. 
Mes morceaux préférés : Spring Frost, Burnt Umber, Celeste, Iris
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Bad Bunny - YHLQMDLG 
Porto-Rico / USA
Dancehall, Pop
  Bon je suis ni connaisseur ni fan du genre, mais je dois reconnaître que sin on se place dans le dancehall mainstream commercial, Bad Bunny a un petit truc en plus, un charme que n'a pas la concurrence directe. Rien que "Si Veo a Tu Mama" et son preset Casio de "Girl From Ipanema" montre un esprit assez malicieux et une certaine agilité artistique, pour arriver à glisser ses flows chanté-rappés autotunés là-dedans. Sur les morceaux kick/snare comme sur les crossover pop, rnb ou trap, il y a régulièrement un petit supplément d'âme, une idée mélodique, une recherche sur les sons, un amour du travail bien fait, et une vraie connaissance de l'histoire de sa musique, qui donne à l'ensemble une longueur d'avance.
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Lil Uzi Vert - Eternal Atake
USA
Hip-Hop, Pop, Trap, Emo Rap, Electronique
  Dommage, une accumulation un peu trop généreuse (18 titres) de morceaux parfois trop linéaires, avec quelques ratés dedans, gâche un album qui, davantage édité, aurait été assez percutant. D'autant plus que la 2e moitié du disque est très solide (alors qu'à l'heure du streaming et de l'efficacité reine on attend plutôt l'inverse, malheureusement). Et que deux des meilleurs morceaux ont été foutus en bonus tracks de façon incompréhensible. Bref, c'est un beau bordel, dans lequel le disciple de Lil Wayne et Young Thug a néanmoins tout loisir d'expérimenter avec sa formule de rap emo, croisée ici avec une électronique de science fiction. Et c'est plutôt pas mal du tout au final. 
Mes morceaux préférés : Baby Pluto, Lo Mein, Chrome Heart Tags, P2, Bust Me, Prices, Urgency, Secure The Bag, Futsal Shuffle 2020, That Way
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Deap Lips - Deap Lips 
Pop, Psychédélisme, Rock Indé, Electropop
  Un délire sympathique entre les Flaming Lips et les Deap Valley, qui sonne comme si les premiers produisaient les seconds que comme un vrai nouveau groupe, mais qui possède une vraie alchimie néanmoins et procure quelques bonnes doses de pop psychédélique.
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Stephen Malkmus - Traditional Techniques
USA 
Pop, Folk, Rock Indé
  Majoritairement folk, mais pas que, c'est probablement la plus velvetienne des œuvres de l'ex-Pavement. Et j'avoue que l'entendre chanter façon Lou Reed sur un tapis de guitares non électrifiées sur les meilleures chansons du disque, c'est inattendu mais c'est très beau. Quelques détours rock, psychédéliques, folk-rock 70s ou un peu fous façon Harry Nilsson en plus, et on a un bon petit LP sous la main.
Mes morceaux préférés : The Greatest Own In Legal History, Cash Up
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Jean-Louis Murat - Baby Love
France
Chanson Française, Electrofunk, Pop
  Un peu étrange de voir Murat essayer de donner un fils spirituel au Midnight Love (1982) de Marvin Gaye, disque synthétique, dansant, moite et sexuel, nocturne et urbain. Mais, une fois la surprise initiale passée, on apprécie ce Baby Love à se juste valeur, c'est à dire un bon album de pop francophone, bien foutue et assez courageux de s'aventurer dans ces eaux musicales en gardant la langue de Molière et la voix de Murat comme liants. 
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Irreversible Entanglements - Who Sent You ?
USA
Free Jazz
  Un bon disque de free jazz, relativement accessible, enregistré entre Chicago et Philadelphie, avec beaucoup de goût et de passion.
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US Girls - Heavy Light
USA
Pop, Disco/Funk, Gospel/Soul, Doo-wop, Synthpop
  Ce disque en forme de retour vers le passé, de pause dans le temps (référence à l'Histoire, morceaux repris des précédents albums du groupe...) possède également des inspirations vintage (vieille pop vocale à la Ben E King, soul/funk voire disco, jazz...), et réussit souvent à charmer, parfois à époustoufler. Une belle oeuvre. 
Mes morceaux préférés : 4 American Dollars, Overtime
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Magdalena Bay - A Little Rythm & a Wicked Feeling
Pop, Electro-Pop, Nu-Disco, Dance
  Entre nu-disco façon French Touch, rnb/(électro)pop 2000's et petites touches hyperpop à la Charli XCX, ce projet est plutôt charmant.
Mes morceaux préférés : How To Get Physical, Good Intentions, Killshot
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* On a aimé :

Lil Uzi Vert - LUV vs the World 2
USA
Hip-Hop, Pop, Trap, Emo Rap, Electronique
  Un poil moins répétitif que son prédécesseur d'une semaine, évoqué ci-dessus, ce deuxième album vit un peu plus grâce à une direction plus pop, presque tubesque, et grâce aux nombreuses autres voix venues ici en featuring. En revanche, le projet n'a donc pas une personnalité si forte que ça, loin de la direction artistique marquée d'Eternal Atake, et tombe un peu dans des automatismes pop-trap peu originaux, à l'exécution pas si imaginative, et est donc relativement oubliable, même si sympathique.
Mes morceaux préférés : Myron, Yessirskiii, Wassup, Strawberry Peels, Leaders
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Sufjan Stevens & Lowell Brams - Aporia
USA
New Age, Electronique, Ambient, Electro-Pop

  Une jolie collaboration entre Sufjan Stevens et son beau-père, avec quelques belles prods qui surnagent et formeraient une superbe BO, même si la majorité des tracks se complaisent un peu dans de l'ambiance pure et des morceaux un peu inachevés, l'album ayant tendance à tirer toutes ses meilleures cartouches dès le début et à trainer ensuite pas mal en longueur. 

Mes morceaux préférés : Ousia, What it Takes, Agathon, The Red Desert, Eudaimonia

Little Dragon - New Me, Same Us
Electro-Pop, Nu-Soul/Electro-Funk
  Un disque vraiment charmant, attachant, et à l'orientation soulful assez étonnante.
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Half Wait - The Caretaker
Electro-Pop
  Une belle oeuvre d'électro-pop dramatique, finement mise en son malgré un côté théâtral grandiose assumé.
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Hailu Mergia - Yene Mircha
Jazz, Funk, Rock psychédélique, Reggae
  Un bon disque d'un grand monsieur, faisant le pont entre de nombreuses traditions musicales.
Mes morceaux préférés : Yene Mircha, Shemendefer

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Ko Shin Moon - Leïla Nova
Electronique, Pop

  L'électo orientale du groupe est très plaisante, et les sons de clavier et de boîte à rythme rétro servent bien sa musique assez pop et légère.
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Sorry - 925
Pop, Rock, Glam
  Un bon petit disque de pop, qui sonne à la fois glam, indé, mainstream-compatible et moderne.
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Jhené Aiko - Chilombo
USA
Rnb, Pop, Nu-Soul, Soul/Funk, Psyché
  Un beau petit disque de rnb, comme d'habitude avec la Dame, transcendé par quelques chansons au-dessus du lot.
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Sam Gendel - Satin Doll
Electronique, Jazz
  Un beau disque de jazz électronique, plein de mélancolie, de soul, et d'expérimentations audacieuses.
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Ultraista - Sister
Pop, Electronique, Rock indé
  Le supergroupe propose un bel ouvrage pop, classieux, pas si loin des ambiances froides mais organiques de Radiohead, avec parfois un twist électro-pop, trip-hop, etc...
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Spinning Coin - Hyacinth
Rock Indé, Pop
  Un chanteur qui pousse un peu sa voix pétée improbable façon Wu Lyf ou Ought, une musique entre twee pop, rock indé ligne claire, slacker, envolées à la Arcade Fire et americana twangy... Un drôle de mélange qui fait le charme du groupe et la personnalité de ce disque. Qui traîne un peu en longueur tout de même.
Mes morceaux préférés : Feel You More Than World Right Now, Get High
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Grimm Grimm - Ginormous
Pop Indé, Dream Pop, Twee Pop
  Un joli petit disque de pop indé un peu twee, un peu rêveuse comme on en faisait pas mal il y a une douzaine d'années, mais avec un petit truc en plus : une poignée de morceaux un peu plus synthétiques, un peu plus Suicide, un peu plus kraut, un peu plus Portishead, qui survolent le tout (cf ci-dessous), et la bonne idée de piquer quelques arrangements au jazz. Si la direction prometteuse donnée par ces quelques morceaux alléchants se poursuit, on reparlera sûrement de Grimm Grimm. En attendant, reste un joli LP.
Mes morceaux préférés : In a Glass Jar, Hey Graeme Pass Me the Rotten Gun, Spomenik, Oh! Omen
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Octave Noire - Monolithe
Chanson Française, Synthpop
  Dans un genre pas si éloigné que ça d'Alex Beaupain, avec un peu de synthés dark 80's comme chez Arman Méliès, en moins débrydé que Florent Marchet ou Flavien Berger, Octave Noire livre un album sympathique, hyper abouti (mais un peu mou), et même si ces morceaux sont souvent assez proche de ses influences et des travaux précédents de ses contemporains, on ne peut pas dire qu'ils manquent de style (à part le feat d'ARM, seule faute de goût majeure du disque).
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The Orb - Abolition of the Royal Familia
Electronique, House, Acid House
Un bon album de house.
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Dua Lipa - Future Nostalgia
Electro-Pop 
  Pas mal du tout pour de la grosse électro-pop commerciale à souhait, même si il y a quelques lourdeurs.
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On a aussi écouté :

Childish Gambino - 31.15.20
USA - Rap, Rnb, Pop, Electro-Pop, Electrofunk
  C'est avec un ennui poli qu'on accueille ce petit album, pas désagréable mais assez creux et dévoré par une prétention permise par des moyens illimités mais une ambition artistique proche du néant. Se contentant de recycler les poncifs piqués à ses glorieux aînés et collègues, ce disque bien foutu n'apporte rien et passe sans marquer. Loin de l'excellence pop des moins ampoulées "Sober" ou "Redbone", sur lesquelles il a mieux su capitaliser sur son côté éponge/chaméléon, ce disque se perd dans un marécage amorphe et gâche ses quelques bonnes idées en les diluant dans la soupe. Pas si mal dans l'absolu mais très oubliable.
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Ninho - M.I.L.S 3
France - Rap fr
  Une mixtape très correcte d'un poids lourd du rap fr actuel. Pas mal.
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Four Tet - Sixteen Oceans
Electronique, House
  C'est marrant, parce que There Is Love In You est un de mes albums préférés de tous les temps, et que j'aime plutôt pas mal (mais pas autant) ce qu'il a fait avant : je trouve tout ce que Four Tet a sorti depuis très joli mais ça m'ennuie prodigieusement. Je n'accroche pas, ça me glisse dessus. Celui-là aussi. C'est pas nul, objectivement c'est bien foutu, ça s'écoute bien, mais sans plus.
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PARTYNEXTDOOR - Partymobile
Pop, Dancehall
  On sait l'artiste capable de bien mieux, et cet album un peu soupe en est d'autant plus décevant.
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BILAN EP

*** On a adoré :


Valgidrà - Underground Twins
France
Electronique, IDM, indus, Electro-Pop, Hip-Hop, Post-Punk
  C'est à la fois bizarre et cool de se trouver en position de parler de la musique d'un ami, surtout lorsqu'on la trouve aussi réussie. L'électro post-Warp du rennais Valgidrà nous transporte entre Kraftwerk, Aphex Twin, Autechre les Boards Of Canada et Nine Inch Nails et hip-hop. Fortement recommandé.
Mes tracks préférées : Garmonbodia, Brain Levitation, The Lodge
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Sofia Kourtesis - Sarita Colonia
House
  Un très bon EP de house post-French Touch, très accessible et dansant, une petite perle du genre.
Mes tracks préférées : Sarita Colonia, Moninga
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* On a aimé :

Megan Thee Stallion - Suga
USA - Hip-Hop
  Quelques bangers, une série de flows affutés posés sur des prods à l'ambiance mi-dangereuse mi-bouncy, qui peut rappeler dans ses grands moments les morceaux les plus remuants de YG produit par DJ Mustard.
Mon morceau préféré : Savage
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LE SINGLE DU MOIS 


Chromatics - Famous Monsters
USA
Pop, Synthpop, Electropop, House, Dream Pop
  Cette chanson d'une implacable efficacité touche différemment et prend une saveur un peu plus amère et douloureuse dans un contexte où l'on peut se rendre compte chaque jour en regardant les infos et les statistiques que la justice a deux vitesses selon si le compte en banque et le réseau des abuseurs, et que la douleur des victimes d'abus de toute sorte est rarement considérée... D'un point de vue musical, c'est un petit détour plus house que les dernier morceaux du groupe, avec un talk over à l'impact narratif indéniable, de petits pianos mélancoliques, et c'est globalement une vraie pépite.



Alex