Les aventures musicales de deux potes

Les aventures musicales de deux potes

mercredi 30 décembre 2015

The Specials - Ghost Town (1980)

Parce qu'une mauvaise nouvelle ne vient jamais seule, et pour que des hommages mérités n'en occultent pas d'autres tout aussi mérités.



John Bradbury (1953-2015), batteur

Alexandre
 

mardi 29 décembre 2015

Lemmy Kilmister (1945-2015)

 
 
  Triste jour pour le rock qui dépote. Lemmy l'immortel, l'indestructible n'est plus. Celui qui a poussé la transe psyché dans ses retranchements avec Hawkwind et conceptualisé le rock "toujours plus vite toujours plus fort" avec Motörhead, aura vécu jusqu'à la fin, malgré des soucis de santé, entre concerts et albums (dont Bad Magic sorti cette année). En hommage à ce personnage hors du commun, déjà iconisé de son vivant, je vous propose de réécouter quelques chansons qui m'ont marquées.
 
RIP Lemmy.
 
 
 
 
Classique du psyché à la fois space (les claviers) et très terrien (les très lourdes guitares, la basse monolithique).
Il existe un hommage possible  à cette chanson sur l'album Trans-Love Energies de Death In Vegas, avec l'enchaînement Silver Time Machine - Black Hole qui sonne comme un croisement de Hawkwind, Iggy Pop période The Idiot, The Jesus & Mary Chain, My Bloody Valentine et The Horrors.
 
Lemmy savait chanter avec conviction et mettre en musique (à plein pot, il va sans dire) ces hymnes pour losers qui sont l'essence même du rock'n'roll. Cette chanson est la seule qui arrive à me faire apprécier les roulements de grosse caisse, et un son de batterie aussi gras que j'apparente plus au métal et que je déteste vraiment, et ça n'est pas rien.
 
 
 
 
Classique parmi les classiques, tout est à tomber dans cette chanson, un vrai bulldozer prêt à détruire tout sur son passage, et mettre à genoux tous les rock kids l'écoutant pour la première fois. Le pinacle de cette idée du rock poussé à l'extrême que défendait Lemmy avec acharnement. Et une chanson vraiment à part qui ne connait pas d'équivalent. Et tout l'album est rempli de brûlots aux riffs démentiels, un must-have.
 
Lemmy était profondément inspiré par les pionniers, et ça se sent dans ce rockabilly motörheadisé issu de l'album 1916. Je vous renvoie aussi vers la discographie d'un side project de Lemmy avec un membre des Stray Cats nommé Head Cat, projet consistant à reprendre des classiques du rock : playlist The HeadCat.
 
 
 
 
 
Mais Motörhead c'est aussi des tempos plus lents, des morceaux plus atmosphériques et lourds à la fois, un peu dans l'esprit psyché noir et marécageux du 1er Stooges, comme le prouve cette chanson.
 
Et puis il y a ce classique dont j'ai parlé récemment ici, cette ballade antimilitariste basée sur un récit de la guerre de 1914-18, racontée comme si elle était vécue de l'intérieur par un Lemmy solennel et émouvant. Et qui prouve que tout au long il aura eu les couilles de creuser son sillon sans quitter son éthique rock, mais qu'il aura su quand même se perfectionner, innover et surprendre son public.

Un grand nous quitte.
Bye Lemmy ! J'espère qu'ils ont de bonnes basses là où tu es.
 
 
 
 
Alex
 
 
 
 
 
 
 

samedi 26 décembre 2015

North - Phoenix (2006)

D'une douce ballade folk fleurtant avec nos sentiments, 
Embrassant notre passé dans un mélancolique baiser, 
Touchant nos lèvres de sa mélodie enchantée
Le temps nous enlace dans son suspend.

Jakub Schikaneder - Utonula - 1895

Demeurant sur l'album It's Never Been like That ( 2006 ), North est un morceau atypique dans la discographie de ce groupe, dont notre vie en mérite humblement 5 minutes 04.


Voilà de quoi annoncer en douceur le top 2015 qui se prépare en coulisse.

Etienne 


vendredi 18 décembre 2015

La Playlist #7 - Christmas Songs


 

Pour vous souhaiter un joyeux noel, nous vons proposons une petite compilation de 10 "christmas songs" qui se démarquent des classiques de saison. 

C'est l'occasion pour nous de vous remercier, vous qui venez jetez une oreille et un oeil sur ce modeste blog et qui l'enrichissez de vos commentaires, et de vous souhaiter d'excellentes fêtes de fin d'année.


La sélection d'Etienne :

The Jackson 5 - I saw Mommy kissing Santa ClausUn morceau dédié aux fans de la Motown ... et pas que ! Car comment ne pas résister à la magie de Noël quand les Jackson 5 en chantent l'hymne ? 
Dans le style rock, ce "christmas song" est très certainement mon préféré. A vous d'en juger !

Petit clin d'oeil à mon précédent article, avec cette reprise de Johnny Be Good par Chuck Berry lui même et ici accompagné de Keith Richards pour une version encore plus électrique !

Les punks seraient-ils perméables à la tendresse de noël, allant même jusqu'à précher l'amour et la non violence ? 
A noter le micro non branché de Joey dans le clip !
  
Pour finir je ne peux me passer de quelques explications quand à cette pépite dans la carrière de Bob marley.
Le King of Reggea enregistre au début de sa carrière, en 1965, un 45 tours à la demande de Coxsone, le paternaliste producteur de son premier label, Studio One. La face A est constituée de Let The Lord Be Seen In You, un gospel d'Alex Bradford, avec l'association des "Spiritual Sisters" ( dont je n'ai pas trouvé d'autres traces ). La face B est elle ska ( ou plutôt de rocksteady ), avec ce morceau enregistré en compagnie des Wailers, arrangé et chanté comme un morceau de crooner 50's. La célèbre composition d'Irving Berlin et notamment reprise par Bing Crosby, a aussi été reprise par Alex Bradford, d'où le choix imposé par Coxsone quant à ces deux titres. Un 45" bien éclectique dans la discographie de Bob Marley et de son label Studio One, trouvant son origine dans une Jamaïque imprégnée de christianisme et déservie par les radios du sud des Etats-Unis, où sont diffusés de nombreux gospels.


La sélection d'Alexandre :

The Sonics - Santa Claus
Eh ben ma rock song de Noël à moi c'est celle-là. Rien que pour le son de dingue génialement sursaturé, le charisme du chant et le solo de guitare déglingué. Inégalable ! Happy weirdo Christmas !

MGMT - Come On Christmas
Pour un Noël plus trippy, MGMT part dans la direction électro, vieux synthés eighties et voix venant de l'espace, mais ça fonctionne très bien aussi sur cette courte introduction.

The Flaming Lips - Christmas At The Zoo
Pour Noël, Wayne Coyne veut un seul cadeau : pouvoir s'infiltrer dans le zoo,  ouvrir toutes les cages et libérer les animaux. Chanson aussi génialement barrée que le thème.

Sufjan Stevens - Did I Make You Cry On A Christmas Day (Well, You Deserved It)
Sufjan Stevens est un incontournable quand on parle musique de Noël, il aborde l'exercice avec un talent et une grâce inouïes, et via des angles originaux (cf le titre de cette chanson)

Ray Charles - All I Want For Christmas
Un Sinatra aurait été très approprié, un Elvis aussi, et vous avez failli y couper, mais j'ai préféré ressortir le Ray Charles de Noël, plus inattendu et pourtant on ne peut plus approprié. Une élégance folle dans cette Christmas song jazzy.


Merci pour la lecture & les commentaires, bonne écoute et joyeuses fêtes ! ;)


Alexandre & Etienne





jeudi 10 décembre 2015

Johnny Be Good l'hymne du rock & roll

     Johnny Be Good, légendaire composition du grand Chuck Berry écrite en 1957, est un de ces monstres du rock ayant inspiré toute une génération d'artiste allant de AC/DC, Elvis Pressley, Keith Richards aux Beach Boys ( d'ailleurs Surfin USA s'inspire largement de Sweet Little Siwteen ). Preuve en est, le nombre incalculable de reprises dont elle a été l'objet, que ce soit en live ou en studio, la classant en 6ème position des chansons les plus reprises de l'histoire. 



Chuck berry en 1971 avec son célèbre jeu de scène
dont se sont inspirés Elvis Presley et Angus Young



Voici donc une petite compilation de reprises de Johnny Be Good.

Tout d'abord, le "king of rock & roll", Elvis Presley, largement inspiré du jeu de scène et du son de Check Berry, en fait sa version : Elvis Presley - Johnny Be Good.

Dans les 60's tous les grands groupes font leur le morceau de Chuck :
- The Beatles 
- The Yardbirds avec Eric Clapton à la guitare

Chuck Berry et Keith Richards


Dans la France des 60's, le titre n'a pas échappé à l'avide soif de hits anglais et américains francisés.
- Pour les Chaussettes Noires d'Eddy Mitchell, "Johnny" devient "Eddy" et la Louisiane est abandonnée pour une boite de nuit dans Les Chaussettes Noires - Eddy Sois Bon
- Notre Johnny national préfère lui faire raisonner la riff au son d'une hisoire d'amour avec Johnny Halliday - Johnny Reviens

C'est aussi une étape obligatoire pour les guitar heros qui ont quasiment tous repris Johnny Be Good, participant à la légende du riff :
Rory Gallagher, oui vous savez l'homme dont Jimy hendrix a dit, en répondant à la question d'un journaliste "Qu'est-ce que ça vous fait d'être le meilleur guitariste du monde?", "Je ne sais pas, demandez à Rory Gallagher!".

Le métal et le hard rock, de leur côté, en dignes héritiés du blues et du rock, ne sont pas en reste pour honorer leur ainé. En témoigne les métamorphose très réussies au son des guitares saturées et des voies imbibées de testostérone.
- La fameuse version live d'AC/DC, prouvant le véritable culte qu'Angus Young voue pour Chuck Berry.

Chuck Berry et Angus Young


Il est intéressant de remarquer le nombre de groupes punk ayant repris le morceau, moyen de montrer eux aussi leur filiation avec le blues. Leurs réinterprétation sont souvent très intéressantes, je vous conseils vivement d'en juger par vous même :
-  NOFX

Dans des genres plus éloignés on trouve des versions reggae avec Anthony B et la célèbre reprise de Peter Tosh.
Il y a même une reprise hip hop avec LL Cool J - Go Cut Creator Go, et une rnb RONA - Johnny Be Good. Je ne vous cacherais pas que je reste plus perplexe pour ces deux dernières.

D'autres artistes ont repris le phénomène avec là encore des versions intéressantes :
- The Tornados pour la version orgue hammond et section cuivre.
- Dr Feelgood pour la version pub rock endiablée, reprennant les ponts coupés par le rock progressif des 70's avec les pionniers du rocks.

Pour le clin d'oeil inrenational, prouvant que la France n'était pas la seule à recycler les succès intrenationaux à leur sauce, je vous propose la géniale reprise ispanique Los Pantalones Azules - Johnny Se Bueno. Les plus aventureux diront qu'ils vont de paire avec les Chausettes Noires !

Même les humoristes s'y mettent Patrick Topaloff - Ali Be Good avec plus ou moins de succès.
Pour le clin d'oeil, la version de Marty McFly !

Et pour finir un duo du king avec John Lennon et une petite version jam en compagnie d'Eric Clapton et Keith Rochards !

     Voilà l'occasion de rendre hommage à cette légende du rock qui a aujourd'hui 89 ans et qui de son temps a été précurseur tant par ses sonorités que son jeu de scène unique, de plusieurs décennies de l'histoire de la musique.
Un artiste qui restera dans l'histoire, d'autant plus que ce morceau a été embarqué dans le module spatial Voyager I qui devrait croiser sa première étoile dans environs 40 000 ans. Pour sûr, nos amis intergalactiques risquent eux aussi de succomber au phénomène et proposer leurs propres versions !


Etienne







mardi 1 décembre 2015

La Playlist #6 - Groupes ultraconnus, chansons inattendues

 
 
  L'idée de cette playlist était de recouper des chansons qui ne correspondent pas du tout à ce qui est attendu du groupe ou de l'artiste.
 
  Par exemple, l'exploration d'un genre totalement absent du reste de l'œuvre de l'artiste. Bien sûr, certaines de ces chansons paraîtront évidentes pour les connaisseurs avertis que vous êtes sans doute, mais essayez donc de faire retrouver le nom du groupe à des amis qui connaissent le groupe mais pas la chanson en particulier. C'est l'idée !
 
Surtout je veux des suggestions, cette liste est très incomplète, alors au boulot ;)

Les Floyd qui font du gros hard qui tache, sisi !
 
Les Beatles font aussi du gros hard, chanson assez inégalée qui vaut bien des classiques du genre.
 
Les gens qui ne connaissent que la période disco des Bee Gees seront surpris par les sucreries pop de leur début de carrière merveilleux.
 
Ce bon vieux Neil a décidé de laisser temporairement le folk-rock et de se la jouer.... Kraftwerk.
 
Paul McCartney invente l'acid house, sisi !
 
Bon Iver abandonne la folk et fait du gospel. Mais avec plein d'autotune sinon c'est pas drôle.
 
Lemmy & son gang sortent une chanson downtempo pas flippante et plutôt émouvante... Juste ciel, sûrement une overdose de glaçons dans le whisky. Blague à part, chanson excellente.
 
Pas sûr que celle-ci enthousiasme les fans de Pet Sounds, encore moins ceux de "Surfin'USA", et encore moins ceux de "Kokomo"
 
Joy Division et l'électronique, inattendu de cette façon mais intrigant.
 
Snoop se met à la country, avec Willie Nelson en plus, et en dédiant la chanson à "Johnny Cash, a real american gangster". Vous l'aviez pas vue venir hein ? Elle fonctionne très bien en plus.
 
Pour quelqu'un qui ne connaît que "Another Brick In The Wall", cette transe proto-techno avec quelques bruitages dignes de Pierre Henry, c'est perturbant.
 
Même chose, version Beatles & collage sonore. Perturbant pour le néophyte.
 
Après 2'30", John nous fait presque du punk hardcore bien avant l'heure.
 
Avouez le, en blind test et sans connaître le morceau, impossible de reconnaître les Beach Boys dans ce boogie.
 
J'aurais aimé que Joe Dassin soit encore vivant pour le duo, le clip aurait été magique.
 
Brian Wilson fait.... de l'EDM (de la musique dance pourrie si vous vous posez la question). C'est kitsch au possible, bourré de mauvais goût, mais c'en est presque paradoxalement attachant.
 
McCartney & l'électronique, une longue histoire d'amour. Ce coup-ci, c'était pas assumé dès le début, les noms des membres de Fireman, gardés secrets, n'ayant pas fuité tout de suite.
 
Et oui là encore l'homme n'a pas eu qu'une période disco, il a aussi fait de l'électropop planante.
 
Muse a réussi à refaire du dubstep façon Skrillex avec une instrumentation rock. Bon, d'accord. La question maintenant c'est fallait-il le faire ? Et en plus l'enregistrer et le commercialiser ? J'ai mon avis là-dessus...
 
 
Merci pour vos commentaires et votre lecture
 
N'hésitez pas à ajouter des liens vers des chansons dans le même thème en commentaire ou même à partager ici un lien vers votre propre playlist, j'en serais ravi !
 
Alex
 

vendredi 20 novembre 2015

La Playlist #5 - Dans les Oreilles d'Alexandre 2 (Octobre - Novembre 2015)

La Playlist #5
Dans les Oreilles d'Alexandre 2
(Octobre - Novembre 2015)

-Petite sélection des morceaux qui m'ont obsédés ces dernières semaines et qu'il faut que vous écoutiez-



Eagles Of Death Metal - Complexity
  Parce qu'il faut continuer de s'amuser, d'aller aux concerts, de boire des verres ou manger en terrasse (voire d'aller à un match de foot mais pour le coup ça me concerne moins). Et pour ce qui est du fun, le single issu du petit dernier des EODM est particulièrement recommandé. Bon vieux rock'n'roll avec une patine sonore très moderne, on pense notamment au superbe Right Thoughts, Right Words, Right Action des Franz Ferdinand pour le son chaud, la musique saccadée, rock, pop et second degré.


Orlane Paquin - Le Train de 10h03
  Dans la catégorie "chanson yéyé qui a marqué mon été", celle-ci se pose en reine, et m'obsède depuis lors. La musique est divine, toute en arrangements baroques, l'interprétation post-Bardot est délicieuse, et le texte parle avec malice d'une fille qui largue son loser de mec avec joie. Pour convaincre les plus difficiles, il faut savoir que ce titre a été produit par Michel Legrand et arrangé par Alain Goraguer, pour les Gainsbourophiles (d'ailleurs Orlane Paquin a joué dans le film La Horse, dont Gainsbourg a composé la BO). Exquis, à écouter absolument les amis.


A$AP Rocky - L$D
  Cette chanson aussi m'a pas mal obsédée.... Cette guitare qui introduit le morceau, ces basses...Ce chant... Sur ce point A$AP Rocky est un des rappeurs actuels avec l'organe le plus intéressant, que ce soit en rap ou en chant, son timbre chaud fait des merveilles. Cette ballade rnb est une merveille, c'est une chanson de crooner des années 50 revisitée, un blues propulsé en 2015, terriblement actuel et avec la beauté de l'intemporalité. Du côté du hiphop/rnb, on vit vraiment des jours fabuleux, c'est tout un langage musical qui se réinvente sous nos oreilles ébahies. Des chefs-d'œuvre comme cette chanson, j'en redemande !


The Arcs - Put a Flower in Your Pocket
  Dan Auerbach nous a pondu un nouveau superbe album, dont la plus belle perle est cette chanson. Belle à pleurer, cette chanson Northern Soul bâtie sur un sample de clavier déglinguée, avec son saxo saturé, son instrumentation et ses chœurs à pleurer, est d'une pureté inouïe. Et là encore, sonne moderne et intemporelle à la fois. Magnifique. 


Nao - Bad Blood
  Jeune chanteuse rnb plus que prometteuse, Nao nous a sorti sa plus belle chanson soul à ce jour. Là encore, totalement moderne. C'est ici que ça se passe, que ça bouge, que ça innove, que ça créé, que ça vit. Sur un instrumental  électronique, soul/funk & bluesy, la diva nous sort son chant le plus habité, voire mystique, pour notre plus grand bonheur. Et dire que certains trouvent l'actualité musicale terne ! Je vous l'ai dit, c'est du côté du rnb que ça se passe les amis.


Young Thug - Constantly Hating
  Et du côté du hiphop ça bouge aussi. Young Thug, souvent passionnant, qui s'éparpille aussi parfois, redéfinit à lui seul le paysage du hiphop. Cette mélopée africanisante regroupe le meilleur de ce dont il est capable. Sur une instru délicate et subtile, il nous susurre à l'oreille, il murmure, s'exclame, ricane, développe son flow élastique et inimitable. Pour un résultat absolument génial.


Future - Codeine Crazy
  Son concurrent direct, Future, le roi de l'autotune, a aussi pas mal tourné sur ma platine, notamment cette chanson, sa meilleure de loin. Pourtant on est proche d'une trap sans grande intérêt au niveau de certains éléments dans l'instrumental et le flow, mais il arrive à transformer ces éléments assez borderline niveau bon goût en or pur. Et ce, hors de toute convention, avec un refrain qui arrive seulement quelques secondes avant la 3e minute... Une vraie grande chanson, qui définit à elle seule tout un territoire sonore inexploré. Au final, une chanson immaculée, d'une pureté absolue, qui comme Nao, Young Thug, A$AP et les autres, nous présente un blues des temps moderne, post-808s &Heartbreaks. On vit une période musicale très excitante, je vous l'assure (au risque de me répéter).


Drake - Hotline Bling
  On retourne à du rnb plus classique et moins expérimental avec ce tube absolu de Drake, qui a pas mal retourné les Etats-Unis (tout le monde l'a reprise ou presque, gros classement Billboard). Et c'est mérité, très bonne chanson avec cet instru qui pétille et respire la joie de vivre, et ce chant attachant. Du bon Drake, qui au final excelle bien plus dans ce genre d'exercice que quand il se la joue gros dur, même si cette dernière option donne aussi d'intéressants résultats. Un énorme tube rnb, d'une bonne facture, donc succès critique, artistique et commercial, que demander de plus ?

Merci pour votre lecture et vos commentaires, et bonne écoute.
J'espère que vous aurez de belles surprises et ferez de belles découvertes !
A bientôt !


Alexandre

vendredi 13 novembre 2015

La Playlist #4 - Top 50 Nineties

 
  Suite à ce post (que vous vous devez d'aller voir) de mon ami El Norton du blog Last Stop?This Blog!, j'ai décidé de donner ma version de sa playlist de 50 de mes morceaux préférés des années 90. Mêmes règles que lui, une seule chanson par artiste ou groupe.
  Bien entendu cette liste résulte de mes goûts purement subjectifs et elle n'est pas complète. J'ai sans doute oublié beaucoup d'artistes que j'adore et beaucoup qui sont géniaux mais que je n'ai pas le plaisir de connaître. Et sans doute aussi certains autres géniaux que je n'ai pas la chance d'arriver à apprécier.
  J'espère juste que vous découvrirez certaines choses en piochant dans les noms qui vous sont inconnus, ou que vous pourrez trouver de l'intérêt dans mes choix de chansons, on en discute en commentaires si vous voulez.
Bonne écoute ;)
Bonus :


Merci pour votre lecture et vos commentaires, et à bientôt !
Alex


dimanche 25 octobre 2015

La Playlist #3 - Disco Punk

 
LA PLAYLIST #3
 
 
DISCO PUNK
 
 
  Bonjour à tous, et merci à vous de me lire malgré notre productivité quelque peu... disons aléatoire ces derniers mois. Mais vous savez ce que c'est, on n'a pas toujours le temps de faire ce que l'on veut.
 
  Je reviens donc sur le blog, avec  avec une série de playlists à thèmes. Le sujet de la première me vient de Jimmy Jimi de l'excellent blog Les Bruits Magiques que je vous invite à visiter d'urgence si vous êtes un mélomane (et que vous ne connaissez pas déjà.
 
 
Qu'est-ce que le Disco-Punk ?
 
  Je suis tombé sur une phrase dans sa chronique du dernier Richard Hawley (encore un disque absolument divin, le bonhomme est un tueur) "Combien d'albums de disco punk (rien que d’accoler ces deux mots me fait mal) avons-nous du subir ces dernières années ?"
 
  Question qui m'a turlupiné, moi qui apprécie certains artistes  régulièrement qualifiés de disco-punk.... Mais qui reconnais qu'on a subi un certain nombre de bouses assez mémorables (ou pas justement), classées aussi sous ce terme fourre-tout. Et qui ne regroupe pas que des trucs aussi caricaturaux que mon petit dessin d'illustration !
 
  La première chose à se demander c'est : qu'est-ce que le disco-punk ?
 
 
Des débuts difficiles : La campagne "Disco Sucks" 
affiliée aux amateurs de rock, punk... et aux intégristes religieux.
Souvent sur fond d'homophobie et de racisme...
 
 
Introduction & tentatives de définition(s)
 
On pourrait peut-être avancer une définition assez simple : une section rythmique inspirée du disco et sautillante voire dansante (on parle souvent aussi de dance punk), et des guitares tranchantes héritées du punk. Pas parfait, mais ça donne le point de départ.
 
  On va donc parler de deux approches contradictoires et complémentaires : on a d'un côté un aspect dansant appliqué à du rock / du punk, ce qui a tendance à rendre plus accessible un matériau de base plus agressif. Et d'un autre côté, on peut pervertir une musique dance au sens large (disco, électrofunk, électropop...) avec des aspects punks (guitares typiques mais aussi paroles, nihilisme, attitude, revendications, rythmes, production agressive...). Et tous les groupes dont on va parler se situent quelque part entre ces deux approches.
 
  Alors bien sûr, disco-punk c'est à la fois très vague et très précis, disons qu'on va parler au sens plus large de "dance-rock", de rock qui s'acoquine avec des musiques dansantes, ou l'inverse. Et ces définitions et classifications de groupes sont toutes personnelles, subjectives, contestables, et souvent inutiles.
  Dans le sens où, par définition, classer un artiste dans un genre musical.... ça sert à se repérer un peu mais c'est tout, c'est comme classer des chaussettes... Comment vous faites ? Par saison, taille, couleur, motif, préférence, ancienneté ? Le classement est par essence stupide et erroné, mais pratique pour donner quelques repères. C'est un prétexte à la discussion.
 
  Et pour que ce soit plus concret, je vais donner quelques exemples de ce qu'on pourrait appeler les origines du sous-genre, à dater de la fin des années 70 et de l'éclosion respective des 2 genres originels, et avancer chronologiquement jusqu'à nos jours.
 
 
Sparks
 
 
 
1) 75-77 : Le Glam rock, précurseur :
 
  Dès les années 50, le rock est une musique qui se danse avant tout. On voit après les excès du prog des années 70 un retour vers les rockers des années 50, le rockabilly, le cuir.... Mais aussi une musique beaucoup moins cérébrale et plus physique : le punk. Il n'est donc pas surprenant que les précurseurs du disco punk soient issus du glam rock, qui a préfiguré la vague punk. On peut prendre quelques exemples glam sautillants voire dansants comme :
 
 
 
 
Talking Heads 77
 
 
 
2) 77-79 : apogée du disco et du punk, première vague disco punk :
 
  Arrive ensuite la vague punk, tandis que du côté des musiques noires, la Philly Soul accouche du disco. Certains artistes, influencés d'un côté par le punk, de l'autre par le funk ou le disco, forment ce qu'on pourrait appeler une première vague disco punk :
 
 
 
  Ces artistes majeurs du punk et du post-punk utilisent des éléments du disco, du funk pour créer un hybride ayant à la fois  l'énergie, la folie et l'agressivité nihilisme de l'un, et la rythmique implacable et accrocheuse de l'autre. Rien de mieux pour faire passer un message fort que de l'enrober dans un emballage vendeur. C'est la recette imparable qu'ont notamment mis en œuvre les Gang Of Four, qu'on peut qualifier comme les parrains et principale référence esthétique du genre.
 
 
 
Gang Of Four - Entertainment ! l'album fondateur
 
 
 
3) 80 - 82 : Récupération du mouvement par la pop :
 
  Que ce soient les Stones en quête de renouveau, les Queen qui se retrouvent une identité nouvelle après le glam-rock, ou Bowie dans son processus créatif, beaucoup d'anciens des sixties et seventies adoptent des éléments disco-punk :
 
  Les punks se reconvertissant dans la new wave et la pop donnent aussi dans le genre, avec notamment le "Call Me" de Blondie qui est un bon marqueur du genre, côté pop plus que punk  :
 
 
  Pendant que des petits jeunes font leurs sauce dans leur coin en appliquant la bonne vieille recette à la grammaire post-punk :
 
 
  Et que la pop mainstream applique l'idée au hard FM :
 
 
 
 
Blondie - Call Me
Le groupe de pop issu du punk
produit par le roi du disco Moroder
 

 
 
4) 80 - 82 : Collisions Disco-Punk et Electro-Funk :
 
  N'omettons pas de parler des innovateurs de la black music qui ont croisé certains éléments disco-punk pour les croiser avec leur propre musique, pour des résultats souvent épatants et influents par la suite :
 
 
Si ça c'est pas une photo punk... (Prince)
 
 
 
 
5) 83 -90 : Electropop et dilution du mouvement :
 
  Le mouvement disco-punk se fait phagocyter par la pop et l'électropop / new wave notamment, et se dilue dans  ces mouvements progressivement. On oublie l'influence punk déjà bien diluée, et on n'en garde que quelques éléments sortis de leur contexte (dont le nihilisme et la noirceur pour certains), et on se concentre sur le côté dance. C'est un peu l'histoire du groupe New Order d'ailleurs :
 
 
 
New Order - The Perfect Kiss
 
 
 
 
6) 1990 - 2003 : Un début de renaissance :
 
  Les pionniers de Madchester et leurs héritiers de la britpop d'un côté reprennent l'idée de dance-rock avec une approche plus rock et moins électropop :
 
  De l'autre côté de l'Atlantique, l'indus combine des éléments issus du disco et de la new wave avec des éléments punk, dans approche originale :
 
 
  Et les scènes rave s'intéressent à la fois à des musiques plus extrêmes : rock, voire punk, et aussi au disco :
 
 
  Toutes ces démarches influencent le mainstream de façon importante, on peut citer par exemple :
 
 
  Le revival musical rock des années 70, s'enchaînant avec celui des années 80 et sous l'impulsion de ces scènes dance-rock permettent l'éclosion d'une seconde vague disco punk au début des années 2000.
 
 
The Rapture : Echoes, l'album phare
 
 
 
7) 2003 - 2004 : La seconde vague disco-punk :
 
  Les Gang Of Four étaient le groupe majeur de la première vague, les Rapture sont le groupe de la seconde, et leur album Echoes est le manifeste du genre, le Entertainment ! des années 2000.
 
 
Dans la même veine :
 
  On peut citer aussi Franz Ferdinant, grand héritier du post-punk sautillant et machine à danser et faire tomber les filles (et les garçons) :
 
 
 
Franz Ferdinand -Franz Ferdinand
 
 
 
8) 2004 - 2008 : Fractionnement du mouvement :
 
   Mais ces groupes se dissolvent ou changent de direction artistique, après avoir laissé un fort impact sur la pop de l'époque. On retrouve cette influence directe dans divers courants dance-rock. 
 
  Premièrement avec une approche plus électronique (DFA est un label clé du genre) :
 
  D'un autre côté on a toute une scène électro-rock psychédélique qui émerge sur ces cendres :
 
Of Montréal - Suffer For Fashion (2007) (même si ces derniers existaient avant les années 2000)
 
  On a des fidèles du genre original :
 
 
  Et des tarés géniaux qui s'en servent comme base pour déconstruire toute l'histoire de la pop et nous la resservir assaisonnée d'électronique façon Frankenstein cyborg :
 
 
 
Late Of The Pier - Fantasy Black Channel
 
 
 
9) 2004 - 2008 : Disco-punk maintream (et deuxième dilution dans la synthpop) :
 
  Plusieurs groupes à succès ont repris l'esthétique disco-punk en proposant une musique bien plus pop, et ont rencontré un succès commercial assez conséquent :
 
 
  Et le reviva eighties battant son plein, ces groupes à succès optèrent vite pour une musique plus synthpop. L'histoire se répète donc, et une nouvelle fois une forme de new wave à synthés avala tout cru un début de mouvement disco-punk.
 
Gossip
 
 
 
10) Depuis 2007 : Influences
 
  On note une certaine influence du mouvement sur de nombreux pans de la pop
 
  Sur une partie de la scène hiphop/rnb :
 
  Sur des groupes plus pop
 
 
  Ou plus rock :
 
  Ou bien encore plus électroniques :
 
 
Notons que beaucoup de groupes électro-rock ou électropop moins consensuels s'inspirent aussi de précurseurs issus du punk ou du post punk (Suicide, Soft Cell...).
 
  Et même chez des Français (c'est plutôt ténu quand même) :
 
  Et depuis, on ne compte plus les groupes influencés par une certaine forme de dance rock, piochant dans le disco, le punk, l'électro, la synthpop pour en ressortir des œuvres parfois grandioses :
 
 
La Femme
 
 
 
 
Conclusion
 
  Pour finir, on peut dire que le disco-punk.... Ben au final soit ça n'existe pas, soit ça n'est pas grand chose. Au sens strict quasiment aucun groupe ne combine les éléments des deux genres de façon parfaite. Il s'agit plutôt de gens qui se reconnaissent dans les esthétiques des deux musiques et en empruntent des éléments pour produire leur propre art, avec des proportions variables de chacune des deux.
 
  On peut donc tenter comme je viens de le faire de résumer ce terme un peu fourre-tout (et très marketing, il faut l'avouer) et ce qu'il englobe, et de faire un tour rapide des influences diverses exercées par ce mouvement qui n'en est pas un.
 
  Le disco-punk est un concept génial qui a donné des choses fabuleuses (Gang Of Four, Talking Heads, Rapture, Franz Ferdinand...) et beaucoup de rejetons abominables (insérerzle nom de votre choix ici et dans les commentaires).
 
  J'espère que cet article vous a plu, merci pour votre lecture !
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Merci beaucoup à tous les commentateurs, et à bientôt pour de nouvelles avantures.
 
 
Alexandre