Les aventures musicales de deux potes

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lundi 5 décembre 2016

Agnes Obel - Citizen Of Glass (2016)



  Remotivé par l'article de Last Stop? This Blog! et un fervent admirateur de la mystérieuse scandinave dans mon entourage, j'ai dû me pencher à nouveau sur ce disque. Et c'était une bonne chose.

"Stretch Your Eyes" commence avec une rythmique pop indé, mais un peu chaloupée. Les influences orientales et les halètements viennent confirmer l'exotisme de la chanson. Le chant rappelle Lana Del Rey, en moins joué. Les cordes aussi. Les claviers obsèdent assez rapidement. Le rythme s'accélère... C'est très cinématographique. Ça me rappelle un peu la B.O. de Her par Arcade Fire.

"Familiar" est plus classique, avec là encore des percussions très 7e art. Les morceaux sont longs (5' et 4' pour le moment), mais ils passent à vitesse grand V. La voix modifiée de la fin, je l'ai pas vue venir, c'est futé. On dirait vraiment un chant masculin. Les cordes plus énergiques sur la fin, bien vu aussi. 

"Red Virgin Soil" creuse un peu plus les rythmiques inhabituelles et les cordes d'on ne sait trop où. Il y a comme une ambiance de cale de bateau. Un truc avec des pirates. Ou des Vikings. Pas besoin de chant, l'ambiance est installée.

"It's Happening Again" est ma favorite. De loin. Ce piano, encore Her, encore Arcade Fire. Ce chant, Lana en mieux. C'est enchanteur. Ca fait depuis Veckatimest de Grizzly Bear que je ne m'étais pas perdu dans ces eaux troubles, dans ces forêts mystérieuses, dans cette musique qui m'évoque le vieux jazz mâtiné de classique du chef-d'oeuvre inaugural Blanche Neige de Walt Disney. Cette voix, appuyée par l'instrumentation, prend des proportions mystiques, mythiques, mythologiques. C'est le chant d'une Déesse, de la Nature elle-même. C'est beau, tout simplement.

"Stone" a la bonne idée de continuer sur la même lancée vocale, mais avec une musique plus terre-à-terre. Comment succéder au divin ? En faisant profil bas, et en faisant bien ce qu'on sait faire. Le pari est rempli, l'album repart.

Il repart vers les cuivres introductifs de "Trojan Horses" (titre mythologique également), son piano de ciné et ses cordes qui le sont tout autant. On est davantage chez Tim Burton là, le bon Burton, pré-Alice. La tension monte. Bon dieu, que quelqu'un l'embauche pour la BO d'un film ! Agnes elle-même ne semble demander que cela.

"Citizen Of Glass" se fait plus minimaliste, plus fragile aussi. C'est beau. Comme un chant elfique (Tolkien maintenant...). Avant les chœurs de nymphes (sirènes?) malicieuses et enchanteresses de "Golden Green" et leur glocken/xylo/clavier qui rend follement accro.

"Grasshopper" nous cueille avec sa mélodie simple et naturaliste, sans voix. Avant que "Mary", d'une conception tout aussi simple, mais avec le délicat chant d'Obel, ne close avec grâce, légèreté et un mystère aussi épais que le brouillard londonien cet album très réussi.

  Je suis conquis, ça y est. L'album d'Obel est un superbe album. Ecoutez-le ici. Ca vous fera du bien.

Alex

2 commentaires:

  1. Hé hé, ravi de voir que tu y as finalement trouvé ton compte, dans ce disque.
    Il faut que je réécoute ce Her de toute urgence. J'adore Arcade Fire (je ne rejette aucun de leurs 4 albums, quitte à ce qu'on me lance des pierres, pas même le Reflektor que j'adore, Neon Bible étant au final celui que je trouve le plus faible et The Suburbs mon préféré), mais je l'avais trouvée assez anecdotique.
    Veckatimest, vanté à sa sortie, je n'avais jamais trouvé la clé pour y entrer pleinement. A retenter, probablement, là aussi.
    Merci pour cet article qui, comme beaucoup, donne envie d'écouter d'autres choses, créateur de passerelles que tu es !

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