Cet été, on vous fait replonger dans un déluge de chansons estivales sur LPAE. C'est vraiment chouette, c'est une rubrique qu'on fait tous les ans depuis un an, et ça s'appelle tout simplement "Les chansons de l'été", et ça vous permettra de savoir quoi mettre lorsque ce sera à votre tour de lancer un stream pendant le barbecue sur la plage
Ce morceau du duo Autechre, sorti en 1995 sur leur album Tri Repetae, est un petit monument de ce qu'on a appelé de façon un peu disgracieuse l'IDM (pour Intelligent Dance Music), influencée par le hip-hop, s'épanouissant comme celui-ci, dans des rythmes novateurs et des textures riches dans la droite lignée de Kraftwerk. Le crescendo d'intensité et la gravité croissante de ce morceau en font une pièce de choix, émotionnellement et techniquement : c'est fou d'injecter autant de vie dans des machines, et c'est très beau.
Cet été, on vous fait replonger dans un déluge de chansons estivales sur LPAE. C'est vraiment chouette, c'est une rubrique qu'on fait tous les ans depuis un an, et ça s'appelle tout simplement "Les chansons de l'été", et ça vous permettra de savoir quoi mettre lorsque ce sera à votre tour de lancer un stream pendant le barbecue sur la plage
Ce morceau est un cas particulier. Loin d'avoir le côté infernal et métal des riffs des meilleurs Sabbath, il a pourtant une lourdeur écrasante, malgré un côté rock voire pop plus prononcé. Particulièrement sur cette version live, où le déluge de saturation, entre hard grandiose et garage punk vicieux, masque à peine des racines classic rock bluesy, donnant presque un côté pub rock voire punk, et une écriture pop impeccable. Les cordes vocales d'Ozzy sont mises à rude épreuve et il en sort de grandes choses, particulièrement sur la fin lorsque son timbre rocailleux part dans les graves, dans une voix de gorge faisant penser à McCartney quand il tentait de faire du blues. Une fois que vous aurez entendu l'étincelant solo final, il n'y aura plus de doute : "Snowblind" c'est le morceau qui met le mieux en son la sensation de subir l'écrasante brûlure du soleil chauffant le bitume.
Cet été, on vous fait replonger dans un déluge de chansons estivales sur LPAE. C'est vraiment chouette, c'est une rubrique qu'on fait tous les ans depuis un an, et ça s'appelle tout simplement "Les chansons de l'été", et ça vous permettra de savoir quoi mettre lorsque ce sera à votre tour de lancer un stream pendant le barbecue sur la plage
Palermo Hollywood (2016) est un album dense que je ne cesse de réévaluer à la hausse. Benjamin Biolay, aussi passionnant qu'à l'accoutumée, ajoutera un grain de sensualité argentine dans votre été avec cette chanson en particulier, qui allie délicatement la science des arrangements de Biolay, son écriture ciselée et l'ambiance sud-américaine recherchée. En plus, le clip est très beau.
Cet été, on vous fait replonger dans un déluge de chansons estivales sur LPAE. C'est vraiment chouette, c'est une rubrique qu'on fait tous les ans depuis un an, et ça s'appelle tout simplement "Les chansons de l'été", et ça vous permettra de savoir quoi mettre lorsque ce sera à votre tour de lancer un stream pendant le barbecue sur la plage
Ce coup-ci on va faire dans le récent avec "Edison", single du jeune songwriter british Westerman, dont l'album va sortir dans pas longtemps. Musicalement, on navigue entre funk aquatique, électro lo-fi venue en droite ligne des disques pop de Brian Eno, et pop pure à l'écriture influencée par les 80's (Sting, Paul Simon, Hall & Oates) et d'autres artistes plus modernes (Vampire Weekend, Gotye, Bibio), et c'est très beau. Un morceau tranquille pour flâner au soleil ou écouter au casque en courant, c'est exactement ce qu'il nous faut.
Cet été, on vous fait replonger dans un déluge de chansons estivales sur LPAE. C'est vraiment chouette, c'est une rubrique qu'on fait tous les ans depuis un an, et ça s'appelle tout simplement "Les chansons de l'été", et ça vous permettra de savoir quoi mettre lorsque ce sera à votre tour de lancer un stream pendant le barbecue sur la plage
L'été n'empêche pas de réfléchir en écoutant un gros Lunatic à fond dans la bagnole ou dans le casque. Sur une prod hypnotique, Booba et Ali kickent comme les grands qu'ils étaient déjà, allient intelligence et puissance et défoncent tout sur leur passage. Difficile de choisir un seul morceau sur Mauvais Oeil (2000) tant l'album est bon et adapté pour les mois les plus chauds de l'année.
Allez, on se met la suivante avec un couplet d'anthologie de Sir Doum's :
Cet été, on vous fait replonger dans un déluge de chansons estivales sur LPAE. C'est vraiment chouette, c'est une rubrique qu'on fait tous les ans depuis un an, et ça s'appelle tout simplement "Les chansons de l'été", et ça vous permettra de savoir quoi mettre lorsque ce sera à votre tour de lancer un stream pendant le barbecue sur la plage
Cette prod de J Dilla pour Slum Village est un classique absolu. Comme le prédisent les lyrics ("Fuck this rap shit / I listen to classical"), la musique de Dilla fait partie de tout un pan de la culture populaire qui sera un jour considérée comme la musique classique du début des années 2000 (avec Aphex Twin et quelques autres génies du son et de la composition). Ce morceau entêtant, entre hip-hop funk aquatique à la limite du jazz, tourne en boucle et hypnotise jusqu'à la folie. Le côté futuriste de l'approche néo-soul et le côté organique de la prod faite à la main intriguent et rendent l'ensemble intemporel. En tous cas la musique aura fait des petits, de la virtuosité de Kanye West à la MPC en passant par ce court fragment final anticipant la liberté rythmique de Timbaland et des Neptunes, en passant par la soul géniale et traînante de D'Angelo, Frank Ocean ou Thundercat.
Un bel hommage lui a d'ailleurs été rendu par le grand Flying Lotus, et vous pouvez également écouter ci-dessous la majesté de cette prod nocturne et mélancolique au parfum californien :
Cet été, on vous fait replonger dans un déluge de chansons estivales sur LPAE. C'est vraiment chouette, c'est une rubrique qu'on fait tous les ans depuis un an, et ça s'appelle tout simplement "Les chansons de l'été", et ça vous permettra de savoir quoi mettre lorsque ce sera à votre tour de lancer un stream pendant le barbecue sur la plage
The Troggs est un groupe de garage rock british qui a contribué, avec entre autres ce single démentiel, à inventer le rock garage et tous ses successeurs, du punk au hard. La recette : un riff parfait, chaud et sexuel (impression accentuée par la structure en start/stop), un chant narquois et vicieux, et une attitude rebelle à la limite du foutage de gueule (l'humour anglais est presque palpable lorsque la flûte débarque). Tout ce qu'il faut pour faire d'eux des précurseurs du genre avec les Seeds, les Kinks, les Sonics ou Blue Cheer pour le côté hard.
Mais c'est une autre histoire. En attendant on se remet ce riff aussi simple que génial, son énergie brute associée au son chaud du garage de la fin des 60's convenant parfaitement à la saison du soleil de plomb.
Cet été, on vous fait replonger dans un déluge de chansons estivales sur LPAE. C'est vraiment chouette, c'est une rubrique qu'on fait tous les ans depuis un an, et ça s'appelle tout simplement "Les chansons de l'été", et ça vous permettra de savoir quoi mettre lorsque ce sera à votre tour de lancer un stream pendant le barbecue sur la plage
Isaac Hayes est un génie. Il a quasiment inventé la Philly Soul, il a inspiré des pans entiers de la composition et de l'attitude hip-hop, et surtout il était unique. Entre Barry White, Curtis Mayfield et Frank Sinatra, il était aussi inclassable que charismatique. Et sa chanson "Help Me Love", sortie sur Black Moses (1971) est un putain de classique qui se doit de tourner sur vos platines ou dans vos écouteurs cet été. Démarrant par une partie somptueuse, pleine de sensualité et de mystère (et samplée par Portishead sur la vénéneuse "Glory Box" en 1993), virant en morceau de crooner au crescendo soul aboutissant en un solo de saxo ébouriffant suivi d'une explosion orchestrale, il finit en apothéose pop : une voix et un orchestre tout entier, et de l'émotion à revendre.
Un chef-d'oeuvre sensuel et grandiose, aussi érotique que romantique, à réécouter d'urgence, tout comme le superbe album dont il est issu. Ecoutez également la belle utilisation des cordes de Hayes par Portishead ci-dessous :
Cet été, on vous fait replonger dans un déluge de chansons estivales sur LPAE. C'est vraiment chouette, c'est une rubrique qu'on fait tous les ans depuis un an, et ça s'appelle tout simplement "Les chansons de l'été", et ça vous permettra de savoir quoi mettre lorsque ce sera à votre tour de lancer un stream pendant le barbecue sur la plage
Daryl Hall & John Oates c'est le duo magique du soft rock funky américain. Les gars ont une maîtrise technique impeccable et une écriture soignée, à la papa, et savent installer une ambiance sans forcer, comme sur ce "I Can't Go For That (No I Can't)". Ce slow moite suinte l'été à grands coups de synthés, de guitare chaude et de boîte à rythme humide. Et puis il y a ce chant à la Sting en moins irritant, et ce saxo, évidemment.
Et puis aujourd'hui on va faire du deux en un, puisqu'une autre chanson de l'été a samplé ces chers Hall & Oates en 2016 : la géniale "On Hold", des xx, avec à la production le magicien Jamie xx. A écouter ci-dessous :
Cet été, on vous fait replonger dans un déluge de chansons estivales sur LPAE. C'est vraiment chouette, c'est une rubrique qu'on fait tous les ans depuis un an, et ça s'appelle tout simplement "Les chansons de l'été", et ça vous permettra de savoir quoi mettre lorsque ce sera à votre tour de lancer un stream pendant le barbecue sur la plage
L'été, c'est aussi le funk, et accessoirement les gros synthés, en tous cas pour moi. Le côté hédoniste, sucré de ce morceau électrofunk d'Evelyn Champagne King (ça ne s'invente pas) convient parfaitement à cette envie de simplicité pop et de groove funk. A la suite de Michael Jackson dont on sent l'influence partout, la dame du Bronx mêle pop, rnb, soul, funk et post-disco à merveille, entre feeling naturel des musiciens accentué par sa voix divine, virtuosité technique ce ces mêmes requins de studio, et efficacité implacable des machines.
Cet été, on vous fait replonger dans un déluge de chansons estivales sur LPAE. C'est vraiment chouette, c'est une rubrique qu'on fait tous les ans depuis un an, et ça s'appelle tout simplement "Les chansons de l'été", et ça vous permettra de savoir quoi mettre lorsque ce sera à votre tour de lancer un stream pendant le barbecue sur la plage
"The Changer" est le single le plus connu, du groupe de folk-rock indé américain Cotton Jones, et c'est également le dernier titre de leur album de 2009 Paranoid Cocoon. On sent bien ce côté fin d'album avec l'ambiance languide de la chanson : le chant traîne, les guitares aussi, les claviers et la rythmique lorgnent sur le jazz et la basse pèse sur le mix comme le soleil couchant nous écraserait de sa chaleur moite sur une plage californienne en plein mois d'août. C'est également une petite perle de pop, préférant le laisser-aller façon dolce vita à l'euphorie hédoniste pour célébrer l'été, et ça nous va à merveille.
Video Age - Pop Therapy USA Pop, Synthpop, Electro-funk, Electro-Pop, Rock, New Wave, Post-Punk, Glam, Psyché Lien vers la chronique Video Age est un duo de synthpop de la Nouvelle-Orléans formé de Ross Farbe et Ray Micarelli, et ensemble ils sont absolument irrésistibles. Cet album est en effet brillant ; c'est une suite sans accrocs de pop songs parfaites, ayant toutes l'impact d'un potentiel single et se jouant délicieusement des sons les plus kitsch des années 80. A peine sortie, cette petite merveille s'impose évidemment comme un des meilleurs albums de synthpop de la décennie, voire comme un classique instantané. Mes morceaux préférés :Lover Surreal, Hold On (I Was Wrong), Pop Therapy, Days To Remember, Paris To The Moon, No Tomorrow, Scenic Highway, Is It Her ? A écouter sur Spotify ou Deezer ou Bandcamp
L'EP DU MOIS :
Yuno - Moodie
Royaume-Uni/USA
Pop, Hip-Hop, Pop Indé, Rock, Sunshine Pop, Electro-Pop, Psychédélisme, Trap
Cet EP sous influences (Animal Collective, Lil Uzi Vert, Frank Ocean, skate rock...) est une bonne nouvelle, et un vrai petit rayon de soleil musical. Yuno est définitivement un artiste à suivre, on sent un potentiel énorme chez ce surdoué de la mélodie.
Mes morceaux préférés : No Going Back, Fall In Love
Damso - Festival de Rêves Belgique Hip-Hop, Pop, Chanson Française, Trap, Electro-Pop
J'aurais presque pu mettre n'importe quel morceau du dernier album du belge, Lithopédion, mais aujourd'hui c'est celui-là que j'ai en tête. Ne cherchez pas l'album dans la liste ci-dessous, il n'y est pas encore mais je me rattraperai bientôt avec une chronique à la hauteur de sa grandeur. En attendant kiffez bien celui-là.
L'EXPLOIT DU MOIS :
Kanye West - The Wyoming Tapes
Avec 5 albums en 5 semaines, Kanye West vient de pulvériser les records de productivité. Bon certes, ces albums sont courts, mais ils sont de qualité, avec une personnalité propre pour chacun d'entre eux, et c'est ça le vrai exploit. Cette fournée de disques majeurs restera dans les annales de la musique et prouve une fois de plus le génie musical de West. Cf mes avis sur DAYTONA, ye, Kids See Ghosts, Nasir et K.T.S.E. ci-dessous.
Conçu par Pusha-T (raps) et Kanye West (beats), DAYTONA est un album passionnant, concis, brut. Il est presque parfait, brutal, violent et beau. Les expériences respectives des deux hommes s'accumulent pour apporter une profondeur supplémentaire à leur musique ainsi qu'une vraie clarté dans la direction qu'ils veulent prendre, sans toutefois perdre l'impact et l'urgence de la jeunesse. Cet album est un réel classique instantané de hip-hop, impeccable pour les puristes et accessible aux néophytes.
Mes morceaux préférés :If You Know You Know, The Games We Play, Come Back Baby
Cet album est un digne descendant de The Life Of Pablo, avec un côté patchork cimenté autour d'un coeur gospel/rnb très présent, avec un dosage légèrement différent : moins de rap, plus de pop, davantage de sons froids, de nappes et d'ambiances minimalistes. C'est un disque très bien structuré, avec un focus assez clair et un thème unificateur intéressant sur la maladie mentale, avec une honnêteté déconcertante dans les textes. Musicalement, il est très riche, mais reste là encore concentré et ne s'éparpille pas, préférant le dénuement afin d'intensifier l'impact des explosions de maximalisme qui le ponctuent, créant un rythme naturel, vallonné, qui ajoute au plaisir de l'écoute. Il gagne en complexité et en intérêt à chaque réécoute, sa courte durée le rend donc d'autant plus facile et agréable à revisiter, et donc à appréhender. C'est donc une grosse réussite de plus pour Kanye, qui a pour l'instant réalisé une carrière musicalement sans fautes.
Mes morceaux préférés :I Thought About Killing You, Ghost Town, All Mine, No Mistakes A écouter sur Spotify ou Deezer
Kids See Ghosts - Kids See Ghosts
USA
Pop, Hip-Hop, Rock, Rap, Psychédélisme, Soul/Gospel/Rnb, Hard Rock
Le disque est une vraie réussite. Le duo possède une vraie alchimie, et ça se sent. Ensemble, ils suivent leurs instincts les plus pop et ça paie : tout est beau, tout est accrocheur, tout émerveille. Cette oeuvre renvoie vers les merveilles de l'enfance, ses mystères aussi, mais même si la façon dont elle sonne nous fait dire que les deux artistes auraient pu la sortir en 2009, il y a une maturité, une patine liée à l'âge présente ici qui nous ferait mentir. Ce disque est un bel album de pop curieuse, joueuse, qui brille habilement les frontières entre les genres et relie rap et rock avec une élégance rare tant cet exercice de fusion est délicat et peu réussi. Superbe !
Mes morceaux préférés :Feel The Love, Fire, Freeee (Ghost Town Pt.2), Kids See Ghosts
Cet album pour Nas est un pari réussi. C'est une oeuvre totalement différente des 3 précédentes de la série Wyoming Tapes, mais qui semble s'inscrire, comme DAYTONA, dans une démarche hip-hop plus classique. Ses samples incroyables et le rap impeccable de Nas semblent d'ailleurs propulser l'album vers un statut de classique instantané, qui serait mérité. Du bon boulot.
Teyana Taylor - K.T.S.E. USA Rnb, Nu-Soul, Soul, Pop, Funk, Hip-Hop, Jazz Vocal Lien vers la chronique Cet album, pourtant pas le plus attendu de la série des Wyoming Tapes, est incroyable. Teyena Taylor brille de mille feux vocalement, et la prod de Kanye West est immaculée, c'est d'ailleurs sans doute sa plus élégante toutes périodes confondues. C'est une pluie de perles soul/rnb, infusée au gospel et assaisonnée de sons et de techniques plus modernes et gavées de samples génialement trouvés et parfaitement utilisés. Un petit bonbon pour les amateurs du genre (et les autres), qui clôt parfaitement ces Wyoming Tapes. Mes morceaux préférés :No Manners, Gonna Love Me, Hurry, Rose In Harlem, WTP
John Maus - Addendum USA Pop, Synthpop, Post-Punk, Goth, Electro-Pop, Musique Classique Lien vers la chronique C'est donc un superbe album qui tient largement la comparaison avec Screen Memories, qui a la bonne idée d'être concis et de ne comporter que des chansons mémorables, avec une accroche pop évidente permise par le chant assez présent, les synthés aux mélodies accrocheuses et surtout un génie constant dans les lignes de basse. Un très très bon album ! Mes morceaux préférés : Dumpster Baby, Episode, I Want To Live A écouter sur Spotify ou Deezer
Gorillaz - The Now Now Royaume-Uni Pop, Synthpop, Electrofunk, Disco, Folk, Electro-Rock Lien vers la chronique
C'est un retour concis et réussi, qui fait oublier les excès du précédent. L'album est solide, et la direction introspective voire mélancolique mariée à un électrofunk discoïde est tout à fait adaptée à ces morceaux plus humbles permettant à Albarn de renouer avec la magie pop de Demon Days ou Plastic Beach sans prétendre atteindre leur niveau d'excellence et d'ambition. Une réussite totale !
Mes morceaux préférés :Humility, Lake Zurich, Tranz, Kansas
Melody's Echo Chamber France (Suède, Australie) Pop, Psychédélisme, Prog Rock, Funk, Electro-Pop, Jazz, Chanson Française Lien vers la chronique Melody Prochet nous offre un album incroyable, bien plus alambiqué que son précédent, mais dont tous les détours ont la bonne idée de surprendre l'auditeur tout en faisant complètement sens. C'est une oeuvre riche, dense, mais concise (7 titres seulement), permettant à son auteure de multiplier les idées sur une chanson sans lasser au long de l'album entier. Ce disque intime et luxuriant, détournant le néo-psychédélisme pop qui l'a fait connaitre à grands coups de rock progressif, d'électronique, de funk, de jazz et de touches orchestrales est une réussite totale qui fait bien mieux que succéder à son classique instantané de 2012 : il lui offre une nouvelle route, belle, dégagée et excitante. Mes morceaux préférés :Cross My Heart, Desert Horse, Quand les larmes d'un ange font danser la neige, Visions Of Someone Special, On A Wall Of Reflections A écouter sur Spotify ou Deezer
Halo Maud - Je suis une île
France
Pop, Dream-Pop, Psyché, Chanson Française, Rock, Electro-Pop
Lien vers la chronique
Malgré quelques imperfections mineures, cet album est vraiment réussi. C'est un beau disque de dream pop néo-psychédélique, intime, émouvant et personnel, que je recommande fortement.
Mes morceaux préférés : Baptism, Du Pouvoir/Power, Wherever, Chanceuse, Tu Sais Comme Je suis, Dans la Nuit
Valant surtout pour les deux morceaux de Ras G, ce split EP est un excellent exercice de relecture moderne de la dub des pionniers, aussi fun que cérébral, n'ayant pas peur de mettre les mains dans le cambouis pour bricoler à la main et avec amour et humour des vignettes sonores cosmiques et irréelles.
Mes morceaux préférés :Gorilla Glue, Global Shit-uation
Après un accident grave qui lui a presque coûté la vie, la géniale Melody Prochet, auteure d'un chef-d'oeuvre co-produit par Kevin Parker de Tame Impala en 2012, est partie se ressourcer en Suède. Là-bas, elle fut aidée par Fredrik Swahn (The Amazing), Reine Fisk (Dungen) et Nicholas Allbrook (Pond) pour finaliser cet album qui s'est écrit depuis les sessions avec Parker.
Melody's Echo Chamber - Cross My Heart (Clip, 2018)
Et on sent que le lieu inspiré la française, l'ouverture "Cross My Heart" commence en effet avec un son chaleureux façon BO suédoise de Lee Hazlewood, avec une mélodie cristalline d'une beauté immédiate et pure. Mais le morceau prend vite un détour inattendu : beatbox, scratches et breakbeats 90's (autant hip-hop/rnb que pop-rock) encadrent une flûte psyché et une guitare cocotte funky avant d'ouvrir sur une partie francophone assez néo-psychédélique, décidément 90's (on pense à Broadcast ou Beck) dans sa réécriture d'obscurs génies du début des 70's (les jazzmen funky trippants de Cortex). De là, un interlude mi-funky mi folk-prog maximaliste (pensez à Tommy des Who) nous ramène au point de départ et laisse la flûte dialoguer avec un clavier soul-jazz et une basse fonde, avant une ultime explosion rock. Ce premier morceau à lui seul donne le tournis et nous entraîne dans sa fascinante folie créatrice. Une fois tombé dans ce terrier, on se retrouve sans repères dans un album aux formes étranges mais pop, où chaque tournant révèle son lot de surprises excitantes.
Melody's Echo Chamber - Desert Horse (Clip, 2018)
Comme sur "Desert Horse" par exemple, sur laquelle Prochet fait un usage remarqué de l'autotune, façon Bon Iver, et de la microtonalité, avant de convier une partie symphonique grandiose et de mélanger tout ça dans un melting pot incroyable qui a peu d'équivalents (comme si on avait mélangé toutes les explorations de Radiohead d'OK Computer jusqu'à A Moon Shaped Pool). "Breathe In, Breathe Out", en contraste, sonne plus terre-à-terre, même si son rock 90's curieux est ouvert sur le psyché, la pop, le hard FM et l'électronique. De même, "Var Har Du Vart", chantée en suédois, est un interlude folk plus posé.
Melody's Echo Chamber - Breathe In, Breathe Out (Clip, 2018)
La majoritairement francophone "Quand Les Larmes D'un Ange Font Danser La Neige" retrouve cette folie initiale dans sa construction, et bâtit autour d'un morceau de rock tellement ample qu'il sonne prog (mon dieu que ces gens jouent bien et que la production est belle !) une symphonie délirante incorporant un interlude de synthés 80's, un autre avec un spoken word farfelu, avant de clore les hostilités sur un climax riche en soli. Cette amplitude musicale, associée à la voix frêle et belle de Prochet, rappelle rapidement le Gainsbourg de la grande période, particulièrement sur "Visions Of Someone Special, On A Wall Of Reflections", qui tourne autour de la "Ford Mustang" du grand Serge, avant de renouer avec le psyché/prog orientaliste et les synthés pour un final néo-psychédélique de toute beauté. La très funky (et psychédélique)"Shirim" clôt ce très bon disque avec panache.
Melody Prochet nous offre un album incroyable, bien plus alambiqué que son précédent, mais dont tous les détours ont la bonne idée de surprendre l'auditeur tout en faisant complètement sens. C'est une oeuvre riche, dense, mais concise (7 titres seulement), permettant à son auteure de multiplier les idées sur une chanson sans lasser au long de l'album entier. Ce disque intime et luxuriant, détournant le néo-psychédélisme pop qui l'a fait connaitre à grands coups de rock progressif, d'électronique, de funk, de jazz et de touches orchestrales est une réussite totale qui fait bien mieux que succéder à son classique instantané de 2012 : il lui offre une nouvelle route, belle, dégagée et excitante.
Si je vous parle d'Halo Maud en même temps que Melody Prochet, ce n'est pas un hasard. Les deux femmes ont joué ensemble sur les projets de l'autre et sont liées dans leur style musical comme dans leurs relations. Nous avons découvert cette magnifique artiste en live, puis nous avons adoré son EP Du Pouvoir, qui se révèle être la base, puisqu'il contenait déjà les géniales "Du Pouvoir/Power", "Baptism", et "Dans la Nuit", également présentes sur cet album, et dont je ne vais pas reparler (cf la chronique de l'EP juste au-dessus pour ça).
Halo Maud - Wherever (Clip, 2018)
De toutes façons, ces chansons sont vraiment magnifiques et parlent d'elles-mêmes, tout comme le premier single "Wherever", à l'émotion palpable et poignante et à la mise en son magistrale et dramatique comme chez Beach House, et écrit avec une patte très personnelle. "Chanceuse" continue dans cette veine théâtrale associant rock et synthés avec la même intensité qu'Alesia de Housse de Racket (ce qui est un immense compliment venant de ma part). Plus aéré, le néo-psychédélisme pop de "Surprise" ravit, tandis que la basse de "Tu sais comme je suis" propulse un morceau déjà mémorable vers des sommets de dream pop. L'interlude rêveur et apaisé "De retour" est à classer dans la même catégorie.
Entre dépouillement folk, rock indé, et prog (cette basse bondissante ! ces synthés ! ces accords !), "Fred" est le morceau qui se rapproche le plus du dernier Melody's Echo Chamber chroniqué ci-dessus, et il émerveille tout autant. Le rock psyché inversé de "Je suis une île" convainc un poil moins, mais reste bon. Tout comme "Proche proche proche", qui évoque elle plutôtFrançois & The Atlas Mountains dans la diction et la mise en son. La fin de l'album est donc un peu plus faible même si "Des bras" est légèrement au-dessus malgré des "aaaah" un peu répétitifs. On sent le morceau davantage écrit pour la scène que pour le studio, avec un final électro propice aux soli et aux digressions, et suggère même une sortie de scène dans les paroles, dont l'exécution est d'ailleurs un poil gênante.
Mais malgré ces critiques un peu pointilleuses, cet album est vraiment réussi. C'est un beau disque de dream pop néo-psychédélique, intime, émouvant et personnel, que je recommande fortement.
Video Age est un duo de synthpop de la Nouvelle-Orléans formé de Ross Farbe et Ray Micarelli, et ensemble ils sont absolument irrésistibles. J'étais tombé sous le charme du premier single de cet album, "Lover Surreal", dès le mois dernier.
Video Age - Lover Surreal
Ce morceau est une perfection de synthpop, composée comme un Beach Boys et jouée comme chez Modern Talking ou lesPet Shop Boys, avec une vraie science de l'électrofunk qu'on croirait piquée à Stevie Wonder et un côté moderne et pop à la Hot Chip. Un peu comme les Korgis en leur temps, le duo est un petit miracle, arrivant à faire du magnifique à partir du kitsch et sublimant chaque partie instrumentale par un sens mélodique inouï et un sound design jouissif.
Video Age - Pop Therapy (2018)
Le morceau-titre, "Pop Therapy", est un morceau de pop néo-psychédélique à la Unknown Mortal Orchestra avec un côté rock indé 80's et de joyeuses digressions électrofunk (on a même droit à la talkbox façon Zapp & Roger). Là encore la mélodie est mémorable, le chant doux, on croit rêver tellement c'est beau. Sur "Days To Remember", c'est une démarche un peu plus post-punk (on entend davantage la guitare et la basse), entre Buggles, Devo, Ariel Pinket The Cars, qui séduit. Le morceau enchaîne les gimmick accrocheurs les uns après les autres pour notre plus grand bonheur. Tout en gardant un côté funky accentué sur le très Chic et Michael Jackson"Hold On (I Was Wrong)", qui a lui aussi des allures de tube intemporel et une certaine modernité, rappelant Currents de Tame Impala dans sa démarche (cf également la brillante "Scenic Highway"). Ce petit côté psyché, voire gentiment prog, se retrouve dans la pop harmonique d'"Echo Chamber".
Video Age - Hold On (I Was Wrong) (2018)
L'instrumental "User Patterns" est une merveille d'électro-pop funky, doté d'une prod aquatique apaisante et fun. Elle ouvre à merveille le tube post-LA Priest"Paris To The Moon", d'une évidence désarmante. Le son des synthés se fait souvent plus moderne, à la frontière de la house, comme sur la géniale "No Tomorrow" qui aurait pu figurer sur les sessions de Discovery (2001) de Daft Punk, et qui s'inscrit dans la lignée de ce qui se fait de mieux en électro-pop ces dernières années (Cellars, Jessy Lanza, Junior Boys, Neon Indian...).
Video Age - Days To Remember (2018)
On retrouve souvent ce petit côté presque easy listening, entre jazz lounge, soft rock, slow 80's et écriture proche de celle de Brian Wilson, comme sur la très belle "Is It Her?". Mais le morceau qui se vautre volontairement dans un pastiche exagérément kitsch à la Junk (2016) de M83, c'est "Dare To Dream" avec un gros côté retrowave/néo-80s, une grosse voix entre funk sexuel (Barry White / Isaac Hayes), bande annonce de blockbuster et "Thriller", des synthés over-the-top et des choeurs délicieusement datés. Et là encore, c'est totalement assumé et réussi.
Video Age - Is It Her ? (2018)
Cet album est brillant, c'est une suite sans accrocs de pop songs parfaites, ayant toutes l'impact d'un potentiel single et se jouant délicieusement des sons les plus kitsch des années 80. A peine sortie, cette petite merveille s'impose évidemment comme un des meilleurs albums de synthpop de la décennie, voire comme un classique instantané.
Lorsque John Maus se préparait à sortir le génial Screen Memories (2017), il s'est rendu compte qu'il avait assez de chansons pour deux albums. Il a donc planifié la sortie de cet Addendum qui porte bien son nom. Issu des mêmes sessions en majorité ("1987" et "I Want To Live" étant même déjà sortis), et avec l'aide de son compère de toujours Ariel Pink pour co-écrire "Privacy", cet album en partage la même origine musicale : des compositions de haute volée de celui qui est capable d'utiliser des techniques de compo du Moyen-Âge avec des gammes orientales tout en sonnant comme un mélange de The Cure, New Order, Depeche Mode, Orchestral Manoeuvres In The Dark et Ariel Pink justement.
John Maus - Episode (2018)
Entre le merveilleux et le sombre, le mystérieux et la clarté, ces morceaux sont tous de petits singles déviants en puissance. L'album commence fort, que ce soit avec "Outer Space", propulsé par une basse bondissante, structurée par des éclats synthétiques et terminée par un solo de guitare épique délicieusement kitsch, ou "Dumpster Baby" avec sa mélodie mémorable à la Kraftwerk, son chant grave aux échos gothiques et sa basse implacable. Le premier single, "Episode" fait d'ailleurs dans la pop post-Kraftwerk, quelque part entre la noirceur insondable des premiers New Order et la légèreté pop des premiers OMD, tandis que "Drinking Song" évoque presque les japonais de Yellow Magic Orchestra, avec un twist moderne plus dark façon MGMT, Grimes ou Metronomy période Nights Out. Le côté un peu over-the-top est très présent sur "Running Man", entre néo-80's/retrowave et classique joué avec des synthés sous speed comme chez Wendy Carlos. La basse est un élément majeur de ce disque, c'est souvent elle qui ressort derrière les nappes de synthé et le chant caverneux plein de reverb, comme sur "Figured It Out""Mind The Droves", ou la géniale et très catchy "I Want To Live" accentuant la comparaison avec New Order. C'est également elle qui donne ce côté pop, mémorable, comme sur "Middle Ages" qui sonnerait presque comme du Pet Shop Boys psychédélique. Le chant structure également certains morceaux d'un point de vue harmonique, comme "Privacy" et ses éclaboussures de synthés métalliques. Mais le plus pop de tous reste le quasi slow "Second Death", qui sonne comme si les Modern Talking avaient été moines. "1987" met également le chant davantage en avant en focalisant le mix sur la boîte à rythme et les synthés rythmiques.
C'est donc un superbe album qui tient largement la comparaison avec Screen Memories, qui a la bonne idée d'être concis et de ne comporter que des chansons mémorables, avec une accroche pop évidente permise par le chant assez présent, les synthés aux mélodies accrocheuses et surtout un génie constant dans les lignes de basse. Un très très bon album ! A écouter sur Spotify ou Deezer